L’HISTOIRE : Des promeneurs s’aventurent dans un coin autrefois hostile et s’étonnent de son actuelle quiétude. Un des effets bénéfiques de la modernité, apprend-on. Les impressions ne sont pas unanimes, mais ils y vont, ils se mettent en marche. Les promeneurs marchent et donc conversent ; s’inquiètent ; passent (à autre chose) ou se disputent… Et puis tout bascule quand « ceux qui partent à l’aventure » rencontre le récit d’un fils disparu et de son corps demeurant introuvable. La promenade achoppe sur cette histoire, catastrophique et invraisemblable, qui révèle la violence dissimulée au coeur de cette marche verdoyante. Malgré les révélations il faut tenir le chemin : pique niquer ( entre les obus).

LE TEXTE : Dans ce texte, la distance qu’entretient l’écriture aux normes du réel n’est jamais stable. Il n’y a pas de point de vue dominant, pas d’illusion perspectiviste, mais un enchâssement de regards, de signes et de visions, un mélange outré de tons et de registres, qui excèdent le réel et informent un monde à la théâtralité bizarre, qui, prenant le risque et le détour de la fiction, se fait instigateur de surprises, d’étonnements, d’inquiétudes, jamais de jugements.
« Ceux qui partent à l’aventure » est un texte d’animation protéiforme et de figuration mouvementée, dont toutes les dynamiques et les mécanismes de scène sont à inventer (défis et promesses de théâtre).

L’AUTEUR : Elle étudie d’abord l’histoire de l’art, puis le japonais. Elle commence à écrire pour le théâtre à vingt-sept ans ; ses premiers textes sont publiés par Théâtre Ouvert puis par les éditions Théâtrales. Par ailleurs elle a publié des articles sur le théâtre dans plusieurs revues et signé, sous des pseudonymes divers, des « romans alimentaires ». Elle a aujourd’hui plus de vingt pièces à son actif, dont une pièce-feuilleton en trois volumes Ma Solange comment t’écrire mon désastre, Alex Roux. Ses oeuvres sont portées à la scène par de nombreux metteurs en scène. Son écriture inventive et jubilatoire fait se croiser des personnages souvent désemparés, pris dans des monologues entrecroisés et des dialogues superposés.

PARCOURS PLATEAU : Le titre de l’œuvre, programmatique, le dit : se lancer dans l’aventure de la mise en scène, c’est explorer un paysage théâtral qui s’offre aux interprètes comme un terrain de jeu, de recherche et de création passionnant, particulièrement foisonnant. « Le texte de Noëlle Renaude tient tout à la fois du laboratoire des formes, du terrain d’enquête, du chantier de fouille et de la saga : j’ai été conquise par l’étonnante force d’invention de cette écriture, et sa capacité`à témoigner d’un certain état du monde et d’un certain rapport au monde, tout en ne faisant que le jeu (réinventé) du théâtre. » Julie Sermon

METTEUSE EN SCENE : Julie Sermon est enseignante-chercheuse. Elle a collaboré avec différents metteurs en scène en tant qu’assistante ou dramaturge ( Maragnani, Didym, …). Elle a publié une étude sur les dramaturgies contemporaines et collabore à différentes revues.

DISTRIBUTION : Luc Cerutti, Jean-Paul Dias, Sébastien Eveno, Stéphanie Farison, Grégory Gouband, Julio Guerreiro, Célia Pilastre, Crystal Shepherd-Cross, Flore Taguiev, Julia Vidit.