MAL AU PIXEL#4 • INSTALLATIONS

Richard Box (UK), HeHe (Fr), Beatriz da Costa (US), Nicolas Montgermont et Nicolas Maigret (Fr), Jenny Pickett et Julien Ottavi (Fr/UK), Djeff Regottaz (Fr), Calvacreation (Fr), Maja Djordjevic (Sr).

Du 2 au 7 juin 2009


du 2 au 7 juin, 14h-20h30 • entrée libre
Vernissage le mardi 2 juin

www.a10lab.info

Digital Debris est une sculpture organique prenant corps dans un maelstrom de déchets et de résidus électroniques. Cet enchevêtrement d’objets rebutants s’accouple avec une moisson de fichiers audio récupérés sur Internet et remixés en temps réel.
Notre travail vise à détourner les usages imposés par les industries, en résistance à la pression consumériste. Les technologies ouvertes, libres et le recyclage électronique créent des alternatives face au gaspillage des ressources planétaires. L’obsolescence, c’est pour ceux qui n’ont pas d’imagination !

Djeff Regottaz

(Fr)
www.djeff.net
« Breeze Reflection est une installation sensible et poétique sur la notion de présence humaine et sur le sentiment d’innocence qui l’accompagne, pour prendre conscience que tout geste et toute présence provoquent une modification de l’environnement et de son état originel. Le fait que la technologie soit ancrée massivement dans notre société me permet de l’envisager comme une matière artistique. Cela m’offre un champ d’intervention très varié. Avec le soutien de la fondation Jean-Luc Lagardère et de Visual System.

Calvacreation

(Fr) http://calvacreation.mine.nu « Lago Negro est une dénonciation de la contamination des eaux d’un lac par l’exploitation pétrochimique et de la destruction irrémédiable de l’écosystème. Beaucoup de lieux à travers le monde font face à une telle problématique environnementale. Le lac de Maracaibo au Venezuela est un symbole de l’exploitation forcenée de la nature. C’est un des plus grands lacs d’eau potable au monde, aujourd’hui totalement contaminé.

Nicolas Montgermont et Nicolas Maigret

(Fr) http://artoffailure.free.fr
« LAPS est une installation sonore et visuelle qui utilise Internet comme un espace résonant. Un son est envoyé sur internet, puis revient dans l’installation, pour être renvoyé à nouveau. Ce cycle est reproduit à l’infini. Nourri par les erreurs de transmission, le matériau sonore est remodelé par son trajet dans le réseau. Il se complexifie progressivement et cristallise à chaque instant l’activité d’une partie du web. Cet écho de la “vie” du réseau est traduit sous la forme d’un paysage imaginaire.
Avec le soutien de Locus Sonus et de la SCAM.

Beatriz Da Costa

(US) www.beatrizdacosta.net/
« Pigeonblog est un projet participatif en développement, une proposition pour élargir la collecte de données sur la pollution atmosphérique, en impliquant des pigeons voyageurs.
Je m’intéresse aux technologies bon marché et bricolées, ouvertes, qui permettent de démystifier à la fois les technosciences et la haute culture. C’est ma formation artistique et mon éveil politique aux Etats-Unis qui m’ont amenée à concevoir la technologie comme un vecteur de transformation sociale.

Richard Box

(UK), MIcroclimate www..richardbox.com
« The Field n’est pas une installation visant à dénoncer les dangers des lignes à haute tension. Lorsque j’ai planté 1300 néons en plein champ sous une ligne électrique de 400.000 volts et qu’ils se sont tous allumés, je voulais davantage montrer un phénomène invisible. Alors que j’étais artiste en résidence au département de physique de l’Université de Bristol, un ami m’a raconté qu’enfant, un simple tube fluo devenait un sabre laser quand il jouait à proximité des pylônes.

Cie Torre Bert

, (Maja Djordjevic, Fr, Sr)
Installation et performance les 2, 5 et 6 juin à 20h30.
« Sonopoly réunit trois nouvelles de J. G. Ballard dans une dramaturgie portée sur le son et la voix. L’unité des trois histoires réside aussi dans l’architecture de villes conçues comme des extensions de l’humain. La visée de Ballard était de révolutionner la science-fiction en tournant l’intérêt vers le monde intérieur. Au début des années soixante, Ballard songe à écrire la première nouvelle de science fiction qui aurait parlé « d’un homme amnésique allongé sur une plage qui regarde une roue de vélo rouillée, cherchant l’essence absolue de sa relation avec elle ».
En résidence de création à Mains d’Œuvres

HeHe

(Helen Evans et Heiko Hansen, Fr), Nuage Vert www.nuagevert.org
Installation du 2 au 7 juin et rencontres partici-patives du 4 au 7 juin, en partenariat avec les Amis de la Terre, tous les jours de 19h30 à 20h30.

Venez participer aux rencontres et proposer des solutions à la réduction des déchets, au tri sélectif et participer à l’aventure du Nuage Vert de Saint-Ouen.

1ère rencontre autour du film documentaire Addicted to Plastic, à l’Espace 1789 le 3 juin à 20h45, puis à Mains d’Œuvres les autres jours.

- Jeudi 4 Juin à 19h30 • Le compostage est-il possible en ville ?
- Vendredi 5 Juin à 19h30 • Comment sensibiliser au recyclage ?
- Samedi 6 Juin à 19h30 • Quelles énergies renouvelables ?
- Dimanche 7 Juin à 19h30 • Que peut-on recycler ?

Vous développez Nuage Vert à Saint-Ouen, une installation interactive qui dessinera le contour du nuage de vapeur qui s’échappe d’un incinérateur. D’où vous est venue l’idée de dessiner sur un nuage ?
Avant les premières esquisses de Nuage Vert en 2003, nous avons travaillé à différentes façons de rendre la pollution visible et perceptible. Nous recherchions le lien le plus direct entre la consommation et la pollution, quand nous nous sommes installés à Saint-Ouen, près de la station Garibaldi, avec une vue imprenable sur l’incinérateur de déchets. Nous trouvions son énorme panache très beau et terrifiant à la fois et nous nous sommes intéressés à notre propre relation à cet incinérateur. De là, nous avons aimé l’idée qu’il pourrait être illuminé, comme on le fait avec les néons dans la publicité, comme un signe appelant à la réduction de la consommation, et nous avons pensé à la technique de l’animation laser.

Vous désignez un site particulièrement sensible dans l’équilibre de l’environnement urbain. A quelle réalité écologique faites-vous référence ?
La signification de la fumée d’usine s’est beaucoup déplacée à travers l’histoire. Au début de la révolution industrielle, elle indiquait la prospérité et depuis les années 80, elle est devenue l’icône ultime de la pollution. L’incinérateur représente-t-il un problème écologique, celui de ses émissions ou des déchets toujours plus nombreux, ou bien une solution en générant de l’électricité et du chauffage ? En général, on n’aime pas spécialement penser à la réalité de nos déchets une fois qu’on les a jetés dans le bac vert ou jaune. On les expulse en périphérie, comme tout ce qui encombre, et on tente de cacher ces infrastructures. Les incinérateurs de dernière génération sont étudiés pour que leurs émissions ne soient pas visibles. Il semble que la culture techno-scientifique cherche à rendre les processus aussi imperceptibles que possible et voit dans la technologie la solution. Cela conduit inévitablement à une forme de déresponsabilisation. Pourtant, la production de déchets est certainement une affaire plus culturelle. Notre projet est de rendre toute la chaîne de gestion des déchets plus visible, notamment en donnant une nouvelle signification esthétique au nuage, qui représente la dernière étape de leur élimination.

De par son échelle, le dispositif s’adresse véritablement à tous au sein d’un vaste tissu urbain. Qu’attendez-vous du public ?
Nuage Vert est aussi un processus social à travers lequel on explore les perceptions de ceux qui sont directement concernés. C’est un travail de dialogue avec des associations engagées dans le développement durable, des responsables politiques, des acteurs culturels et plus largement avec les citoyens qui vivent avec l’incinérateur.
L’issue n’est pas positive ou négative, pédagogique ou didactique mais on espère d’avantage qu’à travers notre travail transparaisse l’énergie de tous. L’énergie qu’on investit ou bien celle qu’on espère sauver.

Entretien avec HeHe :
Quelle a été jusque-là votre expérience dans l’appropriation d’une chose publique, politique et industrielle ?
Chaque situation urbaine et industrielle est particulière et le panache d’une usine ne renvoie pas aux mêmes réalités. Dans le cas de Saint-Ouen, la perception publique est actuellement problématique. Le débat public s’est réveillé justement cette année, notamment suite au projet de construire un écoquartier à proximité de l’incinérateur. De plus, les acteurs industriels sont naturellement sur la défensive.

Ce processus de dialogue est à l’image du déploiement de la projection sur le panache de vapeur. Pour le réaliser, nous devons trouver un site de base dans le paysage et les ressources techniques ou interroger les autorités locales avec des questions inédites. A qui appartient le nuage (sinon à tout le monde) ?
Notre idéal serait que Saint-Ouen, Paris et toute la communauté considère pendant un court moment les déchets comme un bien public. L’image du nuage toxique reste persistante dans l’esprit des Franciliens et les « éco-responsabilités » sont loin d’êtres établies. Ces deux réalités sont-elles interdépendantes ?

Où en êtes-vous du développement ?
Techniquement parlant, nous sommes prêts à illuminer le nuage ! Mais avant ça, nous invitons les habitants de Saint-Ouen et tous les acteurs concernés à venir dialoguer, récolter des avis et développer ensemble des stratégies. Pour bientôt pouvoir contempler ensemble le Nuage Vert et le faire grandir !