Quart d’heure américain - spéciale AICA

Ven. 17 Nov. 2017 — 15h30 ]
15h30
DISCIPLINE : Arts visuels
FORMAT : Exposition, Performance
ESPACE : Salle d'expostion
TARIF : Entrée libre

Vendredi 17 novembre à 15h30
* Visite de l’exposition et performance dédiées à AICA International


« QUART D’HEURE AMÉRICAIN »

L’expression quart d’heure américain est d’abord le nom d’un laps de temps , une inversion des codes de séduction dans les surprises-parties au tournant des années 1960-1970 en France : un court instant où les filles étaient autorisées à inviter les garçons à partager une danse à deux au sein d’une société aux rôles codifiés. Une pratique populaire bientôt désuète à son tour malgré un progressisme apparent.

C’est aussi la phrase si célèbre d’Andy Warhol « À l’avenir, chacun aura droit à 15 minutes de célébrité mondiale ». Une phrase programmatique qui définit autant l’accès à la gloire que la fin de celle-ci.
Enfin, ce pourrait être le temps accordé à l’usage de l’œuvre de Robert Filliou : Danse-poème collectif (1962), à performer à deux chacun(e) tournant une roue. Une œuvre à activer pour générer des combinaisons de poèmes de cet artiste autoproclamé « génie sans talent », poursuivant le concept de La Fête Permanente et pour lequel le temps était une donnée changeante et subjective.

« Quart d’heure américain » traite ainsi du phénomène de la désuétude comme contre-point. En linguistique, celle-ci traduit l’abandon d’un mot, mais aussi du sens de ce mot, d’une chose ou d’une habitude sociale qui n’est plus en usage. Elle décrit un sentiment plus qu’une idée d’obsolescence technique. Elle désigne ce qui a disparu, ce qui appartient au passé, par rapport à une actualité. « Quart d’heure américain » s’appuie sur ce concept de désuétude comme une notion positive, une nécessité, une force d’attraction, de contestation et d’opposition de l’art.

Autour de Robert Filliou et en affinité avec Fluxus, l’exposition réunit en duo quatorze artistes qui réactualisent des objets, des formes, des langages et des savoirs dont l’usage est désormais délaissé. Collaborant sur le mode de la symbiose, de l’association fortuite, ou de la confrontation formelle, ils allient dessin, sculpture, vidéo, installation, poésie et performance. Ils proposent des récits fictifs et documentaires à la géographie éclatée et célèbrent la puissance de l’inutile contre la productivité mécanique. Par leurs œuvres teintées de mélancolie et d’absurde, les duos d’artistes font l’expérience d’une dissonance, d’un renversement des regards. Ils interrogent les valeurs artistiques, culturelles et sociales dominantes. La désuétude devient un acte de résistance des rêveurs, des poètes et des marginaux. Un pas de côté dans la grande accélération du monde.

Pensée en mouvement, l’exposition est activée de façon performative, discursive ou sonore. Le 18 novembre 2017, artistes-théoriciens, performeurs et musiciens proposent une interprétation d’un duo, d’un artiste ou de la notion de désuétude.


Une proposition de heiwata (Elsa Delage, Anaïs Lepage, Alma Saladin, Aurélie Vandewynckele)

Dans le cadre du 50e Congrès de l’AICA (Association Internationale des Critiques d’Art)

Avec le soutien de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture