UN PROJET NUMERIQUE
La jeune fille en mode avion est un spectacle pour adolescents, un conte traitant des questions liées à l’adolescence et le monde ultra-connecté qu’ils habitent (et nous aussi) avec un focus particulier sur le rapport que cette génération surnommée « z » entretient avec le téléphone portable.
Le portable : objet d’émancipation et/ou d’aliénation ?
Plus largement ce spectacle donne le cadre à une réflexion sur nos modes de vies actuels (et à venir) à cheval entre virtualité et Real Life. La scénographie est un cube de Plexiglas. Représentation symbolique de nos vies virtuelles : une solitude dans un petit espace ouvert sur un monde virtuel infini.
Infini, vraiment ? Qui pense l’architecture de ces mondes virtuels ? Les coulisses du monde virtuel sont en fait bien matérielles (infra-structures lourdes et polluantes avec les armoires de big data, des câbles sous l’océan, des fermes à like et des programmateurs bien réels).
L’idée du spectacle est de cultiver un esprit critique vis-à-vis de ces mondes « parallèles » en train de se construire : quand les entreprises multi-milliardaires se font la course pour le contrôle des réseaux sociaux, les créations des métavers à venir, d’un monde connecté H24, nous devons nous préparer à garder nos esprits critiques, alertes, renseignés, comprendre les enjeux de société du monde numérique, savoir comme cela fonctionne, être actif dans leur construction. Nous préparer ensemble avec les jeunes générations à participer à l’architecture de nos modes de vie. Nous devons tous et toutes être des hackeurs-poètes actifs (comme le personnage de Delivero dans notre pièce) plutôt que passifs et ignorants tout du fonctionnement du sytème.
Est-ce que le théâtre intéresse encore les jeunes ? Pour combien de temps encore ? Comment faire des lieux de diffusion de spectacles vivants un endroit « stylé », attractif pour les jeunes générations, un art qui leur parle. Que faire pour que les jeunes hypers connectés à leur portable se sentent aussi concernés et donc connectés à ces espaces. Je crois beaucoup à une refonte participative, collaborative de la communication autour des ces lieux - précieux pour préserver les rencontres de corps réels. J’ai été frappée lors d’ateliers que j’ai animé dans les quartiers de Dreux (28) par des jeunes de collèges et leur nombre de followers sur Tiktok : 4000 pour l’un, 12 000 pour une autre. A Dreux, petite ville où j’ai grandi, à mes yeux le fin fond du monde, avec deux jeunes de 12 et 13 ans, nous pouvions toucher 12 mille personnes ! Je leur ai proposé en blaguant de « tagguer » le spectacle. Plus tard j’ai pensé que ces nouveaux phénomènes devaient nous interpeller nous, « gens de théâtre ». L’idée à germer : développer une communication en échangeant avec les jeuens, « recruter » des « ambassadeurs » cultures dans chaque écoles. Les adultes ont de choses à apprendre aux jeunes mais ont aussi à apprendre auprès d’eux.
Comment faire pour que les théâtres (et opéra-cf le cri d’alarme me dans le livre « L’opéra s’il vous plait » de Jean-philippe Thiellay) ne soient pas déserter pas les jeunes générations ? En les écoutant. En les faisant parler. En leur présentant des penseurs et acteurs dans la société, en faisant alliance entre générations. Echanger, récolter ces échanges et les diffuser pour les repartager et créer des « archives vivantes » pour faire résonner nos inquiétudes, nos peurs, nos joies, nos incompréhensions communes, nos rêves. Créer des communautés de pensées et d’échanges autour de contenus élaborés.
La jeune génération, immergée d’images incessantes est très au fait des canons esthétiques et a un sens développé du graphisme, du design. Je pense qu’il est précieux de recueillir leurs idées, leur goût pour penser avec eux le rapport au théâtre et travailler ainsi à une communication via les réseaux imprégnée de son temps. Notre idée est de créer des modes « interactifs » en amont, pendant et en aval du spectacle en mixant des temps de rencontres en présentiel et en virtuel. Proposer des objets artistiques et pédagogiques virtuels autour de la représentation théâtrale. Etre connectés à l’oeuvre avant et après.
Notre projet Les constellations de la jeune fille en mode avion travaille à la création d’objets de communication et de diffusion en lien avec les jeunes et les thèmes du spectacle. Nous l’avons pensé en 3 temps :
AVANT / PENDANT / APRES la représentation.
Un temps AVANT pour sensibiliser, préparer aux thèmes abordés dans la pièce. Ce temps permet aussi de récolter les interrogations des jeunes, leurs « mood » comme dirait Aloïs, jeune personne non-binaire de 13 ans avec qui je mène un dialogue depuis un an (et que je filme dans l’idée d’un documentaire sur sa vie, ses impressions, son « mood »). Du côté de l’équipe du spectacle nous montons un studio fond vert en partenariat avec Mains d’Oeuvres pour organiser des cessions de shooting afin d’avoir des outils de communications originaux et de qualité. Cf l’inspiration esthétique des personnages genre « heroic fantasy » de la pièce. Un mois avant la première, le travail de diffusion sur les réseaux commence. Création des Instagram des personnages de la pièce. (Celui du personnage principal Théodora existe déjà).
Un temps PENDANT. C’est le moment d’assister à la pièce avec le mise en place de représentations scolaires en matinée et/ou après midi et tout public en soirée. Chaque représentation est systématiquement suivi d’un bord plateau. Puis pour ceux-celles qui le souhaitent, le studio fond vert est accessible pour donner ses « impressions à chaud ». Invitation à suivre les Instagram des personnages. (Cette idée nous est venue suite aux bords plateaux que nous avons fait où les jeunes nous demandaient systématiquement nos Instagram). Durant toute la semaine des représentations rdvs pris en amont permettent aux jeunes de venir « rencontrer son personnage préféré » et de dialoguer avec lui dans le studio fond vert. Des intervenants sont invités, spécialement choisi en fonction des questions des jeunes (par exemple un auteur de science fiction comme Alain Damasio - nous sommes en contact avec lui - sur le rapport au portable, un.e psychologue pour les questions de harcèlement, un.e chanteur.se lyrique pour le chant etc...). Tournage d’une captation de qualité sortant du cadre fixe et face.
Un temps APRES. Montage des capsules vidéos courtes. Diffusion sur le site de Mains d’Oeuvres et sur le site de la cie QG. Une community manager et les comédiens poursuivent le dialogue via Instagram avec leurs followers. Les jeunes repostent les contenus. Une vie après le spectacle ! Diffusion auprès des professionnels du secteur de la captation. Option de diffusion de la captation en classe ou sur le net lors de rdvs collectifs.
Notre idée principale est de penser les « abonnés de théâtre » comme des « abonnés de réseaux sociaux », les rêver comme des « followers » actifs sur l’oeuvre, participant à la créations des contenus parallèles, en travaillant à la récolte de leurs commentaires argumentés et construits, en créant des vidéos où spectateurs et personnages se retrouvent à dialoguer. Ainsi, proposer des possibles poétiques autour de la virtualité. Répondre à la solitude, au formatage, aux dangers que peuvent engendrer le virtuel, le numérique par des réponses artistiques et collectives.
« Il nous faut mener une guerre des imaginaires » nous prévient Alain Damasio.
Nous voulons provoquer et archiver les réflexions qui se déclinent à partir des thèmes du spectacle. Créer des dérivés animés du spectacle. Nous avons donc développer une constellation numérique artistique et « pédagogique » autour de notre création La jeune fille en mode avion. Ce dispositif nous servira à la fois pour la communication et la diffusion du spectacle, mais aussi au développement et rayonnement de la compagnie QG et servira également aux lieux qui nous accueillent en développant de nouveaux liens avec leurs (nouveaux) spectateurs.
GRANDS AXES DU PROJET
- Créations d’objets de communication et de diffusion de qualité.
- Création d’un studio - cabine fond vert in situ.
- Tournage et shooting photographique avec les personnages de la pièce.
- Diffusion de l’œuvre dans un contexte où les professionnels sont
sur-sollicités. - Captation de qualité et singulière.
- Option de diffuser en ligne le spectacle sur rdv.
- Attirer un public jeune/créer des communautés de followers dans le spectacle vivant.
- Créer un metavers de l’univers du spectacle : Instagram par personnages + rencontre « ton personnage préféré ».
- Créations de contenues en ligne autour du spectacle à destination des jeunes, avec et pour les jeunes.
- Créer des contenus sur les réseaux avec du fond
- Créations de capsules avec intervenants répondant aux questions des jeunes dialoguant avec eux.
LES ARTISTES - UNE EQUIPE TRANSGENERATIONELLE
CLAIRE LAPEYRE MAZERAT
Metteuse en scène et autrice de spectacle La jeune fille en mode avion , Claire a toujours été fascinée par la technique aussi bien au théâtre que pour des projets audio-visuels. Elle a monté une dizaine de pièces dans le théâtre public, réalisé des courts-métrage, clips et un documentaire. Pendant 10 ans co-directrice et metteuse en scène au sein du Collectif Jakart - conventionné nouvelle Aquitaine ( diffusion de spectacles Théâtre Nationaux, CDN, Scène Nationales) elle crée sa structure QG en 2019 afin d’y développer des oeuvres pluridisciplinaires où numérique, théâtre, poésie, musique, performance se mélangent. Créations hybrides sortant des cases de classification. Elle vient de créer « Boulevard du queer » en septembre 2021 aux Plateaux Sauvages, une pièce entre le boulevard et l’émission TV, un Vaudeville cathodique, avec
des prises de vue singulières donnant lieu à des objets numériques non identifiés sur la toile. Elle crée la jeune fille en mode avion en bomber 2021. Elle a gagné un appel à projet pour un projet de territoire 2021-24 sur la Cité des Fauvettes à Pierrefitte dans le 93. Elle écrit actuellement une série à destination de la TV (et plateformes !).
MATHILDE MATTEUCCI
Mathilde est une consultante créative spécialisée dans l’image et la direction artistique ; Elle invente de nouvelles façons de donner corps à l’image ou à l’espace. Jouant le rôle d’interface sensible entre des projets créatifs et les nouvelles technologies de création d’images, elle a participé à la production d’événements et d’univers visuels pour Givenchy, Coperni, la Villa Noailles et les Plateaux Sauvages. Son rapport sensuel à l’image questionne les regards, désaxe les points de vues et apporte plasticité et texture aux projets auxquels elle participe. Sensible à la fluidité, des disciplines et des médias, son amour des équipes plurielles l’a amené à concevoir de nouveaux espaces d’immersion. Formée à Duperré Paris et la Martinière à Lyon, elle est allée jusqu’à Melbourne pour apprendre à travailler le latex, et travaille aujourd’hui pour des structures opérant dans les industries de la mode, de la culture et de l’événementiel à Paris.
ZOE MINARD LIEVAIN
Zoé est une ... adolescente perdue qui vient d’être diplômée de l’école d’art et de design Duperré à Paris, France. Elle est diplômée en Stylisme de Mode du lycée Choiseul de Tours et d’une licence Arts Appliqués du lycée Charles Péguy d’Orléans. Elle utilise Internet et les médias sociaux comme moyen de s’exprimer et de démystifier les stéréotypes d’être « une bonne fille » en
détournant ces codes et en en faisant un moyen de rire avec elle. En quête d’identité, elle s’est dotée d’un personnage virtuel, Charlie, pour se mettre en scène dans différentes activités en ligne, telles que le vlogging.
REPRESENTATION DE LA PIECE AVEC BORD PLATEAU
Rencontre entre les acteurs et les spectateurs du 10 au 15 avril 2022.
COMPTE INSTAGRAM @lajeunefilleenmodeavion
COMPTE INSTAGRAM DE CHAQUE PERSONNAGE :
Théodora
Cupid et Cupidon
Deliveroo
LA JEUNE FILLE EN MODE AVION DU 13 AU 15 AVRIL 2022 À MAINS D’ŒUVRES
