"Les âmes grises"

John Cornu

Jeu. 06 Juin — 23 Juin 2019 ]
Du mercredi au dimanche, de 13h à 19h
DISCIPLINE : Arts visuels
FORMAT : Exposition
ESPACE : Salle d'exposition
TARIF : Entrée libre

Exposition personnelle de John Cornu
Commissariat : Christian Alandete

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LES ÉVÉNEMENTS :
> Vernissage : jeudi 6 juin, à partir de 18h.
> Finissage : samedi 22 juin, de midi à minuit, en parallèle de l’événement Une vraie déviation et rien d’autre - Session performances - corps et sonorité.

LES NOCTURNES :
Ouverture de l’exposition jusqu’à 20h30 à l’occasion d’autres événements dans le lieu :
> Jeudi 13 juin : MUSIQUE / Concert YANIS + DRAG SHOW.
> Samedi 15 juin : MUSIQUE / Fête de La Momo.

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« Les âmes grises »
Dans la nuit de samedi à dimanche, une étoile, parmi les 250 milliards composant la voie lactée, vient de s’éteindre à quelques milliers d’années lumières de la terre. Pourtant, sa lueur continuera à parvenir jusqu’à nous, pendant encore quelques centaines d’années. Y aura-t-il encore quelqu’un pour l’observer ? L’humain est, depuis quelques dizaines d’années, entré dans l’ère de l’Anthropocène, une nouvelle étape programmée d’extinction massive des espèces, dûe à l’impact de l’activité humaine sur l’écosystème terrestre. Le doigt posé sur la gâchette, l’espèce joue à la roulette russe avec ses congénères et son environnement, à la fois conscient et insouciant du danger. Demain est un autre jour.

Une génération désenchantée a porté l’étendard d’un nouveau romantisme. On mourrait alors encore d’amour et il faudra se protéger. Dans les nuits fauves des corps emmêlés, l’hécatombe annoncée se comptera par milliers. Mais demain sera un autre jour. On croit alors à la binarité : le noir et le blanc, le bien et le mal, le corps et l’esprit façonnés par un langage binaire, suite infinie de zéros et de uns. Puisque l’enfer c’est les autres, il faut agencer, ordonner, contrôler ; l’observateur – voyeur du panoptique est le garant d’une séparation assumée du bon grain de l’ivraie.

Les architectes de la modernité ont bâti le projet d’une société nouvelle. Il fallait réduire les distances, rapprocher le haut du bas, les hommes des femmes, les villes des campagnes et croire que demain serait un autre jour. Sur les ruines de la modernité, la main d’œuvre, sacrifiée, regarde passer les heures en attendant son tour, et demain n’est qu’un autre jour.

L’œuvre de John Cornu semble le témoin d’une époque tiraillée entre l’héritage moderniste – et son idéologie égalitaire – et les réminiscences d’un romantisme débarrassé de ses scories.

Minimalistes dans leurs formes, ses œuvres portent en creux la trace des mains qui les ont manipulées, façonnées, imaginées comme pour mieux rappeler l’importance du geste ancestral hérité de la nuit de temps. Elles sont aussi le résultat d’une tension entre des forces et des sentiments souvent contradictoires. L’exposition dessine un paysage mélancolique peuplé d’âmes grises qui nous rappellent à l’ordre. Il faut réapprendre à voir et éprouver le temps qui passe pour mieux l’appréhender car demain sera certainement un autre jour.

Christian Alandete
26 mai 2019

Un catalogue monographique est à paraitre aux éditions culture-club studio.

John Cornu
Né en 1976 à Seclin, John Cornu vit entre Rennes et Paris. Son travail a été présenté au sein d’expositions personnelles et collectives en France : Palais de Tokyo et Maison rouge (Paris), CNEAI (Chatou, Paris), Galerie Edouard-Manet (Gennevilliers), 40mcube/Hubhug (Rennes), Parvis Centre d’art (Ibos), Bel ordinaire (Pau), CACN-Centre d’art contemporain (Nîmes), Trinitaires (Metz), BF15 (Lyon), EAC–Espace de l’Art Concret (Mouans-Sartoux), BBB centre d’art et Abattoirs–Frac Midi-Pyrénées (Toulouse), Musée Beaux-arts de Rennes et de Calais, Biennale de Lyon ; ainsi qu’à l’étranger : Attic (Bruxelles), Académie royale des Beaux-Arts (Bruxelles), Les Brasseurs (Liège), Sainsbury Center for Visual Arts (Royaume Uni), CIRCA (Montréal), MACRO–Museo di Arte contemporanea di Roma (Rome), Chambre blanche (Québec), ZQM (Berlin), Nuit Blanche de Montréal.
John Cornu est représenté par Gilla Lörcher à Berlin et Attic à Bruxelles.


Une vraie déviation et rien d’autre - Session performances - corps et sonorité.
samedi 22 juin, de midi à minuit

Événement performatif, point culminant de la saison estivale, ce midi-minuit présente des performances inédites d’artistes résidents et d’artistes invités. Elles prennent place dans les différents espaces du lieu.

Avec : Fanny Aboulker, Zazil Barba, Laura Ben Ami, Agathe Berthaux Weil, Feriel Boushaki, Kim Bradford, Caroline Bravo, Anne Bravy, Hélène Carbonnel, Mathieu Castel, Claudia Cisneros, Louis Clais, John Cornu, Camille Delafon, Julie Genelin, Eric Giraudet de Boudemange, Circe Irasema, Héctor Jimenez Castillo, Olivier Jonvaux, Aude Legrand, Violaine Lochu, Alberto López Corcuera, Rémy Louchart, Daniele Marranca, Emilie McDermott, Julie Meilleur, Sébastien Montero, Rodrigue Mouchez, Timothée Nay, Isabelle Paga, Auriane Preud’homme, Radio Hito, Cyril Ros, Nataska Roublov, Marco Rountree, Alma Saladin, Kamilla Sani, Ana Paula Santana, Macdara Smith, Linda Suthiry Suk, Lise Terdjman, Lauren Tortil, Lou Villapadierna, Nour Awada & Sara Rastegar, Octave Courtin & Pierre-Benjamin Nantel, Ivonne Dubois & Josué Morales, Eloïse Le Gallo & Julia Borderie, Eloïse Le Gallo & Anais Ang, Auriane Preud’homme & Eurialle Livaudais.

> UNE PROPOSITION DE >
Ivonne Dubois, Coraline Marais, Sarah Pagnon, Ann Stouvenel