Les moric(h)ettes

Allons y franchement : les raisons d’accueillir Les Moric(h)ettes sont nombreuses, et sérieuses : d’une, l’articulation fine entre formalisme et dérision. De deux, l’interdisciplinarité incorporée. De trois, la fragilité (presque)revendiquée. De quatre, l’absurde imprévisibilité. De cinq, tout ceci colle bigrement à Mains d’Œuvres. De six, tout ceci démultiplié par trois ; Et caetera.

BIOGRAPHIE
Collectif d’improvisation mouvement-son-imagination, spécialistes de la fabrication de partitions chorégraphiques instantanées, elles explorent les relations entre le corps en mouvement et le langage sonore pour créer des performances improvisées in situ.
Elles développent des cartographies poétiques et invocatoires, en secouant les possibles de leurs imaginaires communs et singuliers. Leur pratique s’enracine dans une observation attentive de leurs sensations et des flux du vivant pour générer des sons dynamiques et des mouvements qui ne bougent pas, des odeurs qui s’entendent … Elles recyclent ce qui les traverse en évènements performatifs qui se composent dans l’instantanéité en solo, duos ou trio.
Cultivant un style artisanal, brut et minimal dans les moyens techniques et scéniques utilisés, chaque collision performative génère un langage à la fois subjectif et partagé qui s’invente sur le moment entre mouvement, production sonore corporelle, image et parole.
À partir d’une partition établie avant la performance, l’univers qui se déploie sur et à coté de la scène dessine sa dynamique dans la rencontre avec le public. La plus ou moins forte perméabilité et attention à l’environnement immédiat produit des matériaux chorégraphiques à multiples entrées, et ménage aux spectateurs un espace où fertiliser leur propre imaginaire.

TÉMOIGNAGES
« Je danse donc je suis avec les Moric(h)ettes. Notre danse est totale car notre esthétique est totale -c’est mon point de vue personnel sur la question, elle n’exclut rien a priori, elle fait en sorte que ce qui arrive sur scène dépasse l’entendement, au sens propre comme au sens figuré. Ce qui me plaît, c’est que nous sommes si différentes que nous tombons rarement d’accord. Quoi qu’il en soit, comme on travaille sur une base de solo improvisé, chacune fait sa sauce mais de manière collective. Tous nos fait et gestes -nous parlons, nous bougeons et faisons du son avec notre body- sont écrits sur le fil du présent grâce à notre super complicité. Ce qui donne lieu à d’étranges danses d’influences diverses qui se mêlent très bien ensemble. »
Amélie

« Au sein de la mini galaxie des Moric(h)ettes, composée de trois électrons libres aux corps physiques liés au monde des sensations, je suis la vénérable, celle qui se prend le plus souvent pour un noyau dur, de temps en temps pour une fève. Je me meus et m’émeus en interaction avec la matière, la masse, l’espace, le temps, la position des corps solides. Je sais que la force d’improviser est avec moi, que la danse est avec moi, que le son est avec moi, que photons et leptons sont avec moi, que le public est avec moi. J’ai la force -certains diront la naïveté- de croire que ce que nous faisons est important, indispensable, innovant, risqué, radicalement différent. Je sais que je ne sais rien, je cherche. »
Ève

« Membre actif des Moric(h)ettes, mon truc en corps parle en public. Vraiment, quel sans gêne. Il communique en permanence avec les corps individuels et collectifs en présence : avec le corps Gaulier, avec le corps Petermann, avec les corps publics.... parfois, même, il soliloque : c’est le foie qui fait ses déclarations officielles, l’orteil gauche qui manifeste, le cerveau qui se sent brimé, la corde vocale qui déraille, la rate qui se dilate. Mon corps parle et moi, syndicat interprofessionnel du pouce-index-majeur de la main droite, je ne comprends pas toujours très bien ce qu’il dit. Mais il converse, échange, débat, questionne, discute avec les autres cellules, vésicules, rates et orteils en présence, et ça créé du débat public. »
Céline

PROJET DÉVELOPPÉ A MAINS D’ŒUVRES
Les Moric(h)ettes vont profiter de leur accueil création à Mains d’Œuvres :
• pour concocter leur prochaine création intitulée Objet Spectacle en approfondissant leur recherches expérimentales autour du théorème des Mo : ??Objet ? communication² × ? des imaginations avec ± souffle sonorisé émis - courbe d’émission du fluide vibratoire des sensations ? ?? résonances spatio-temporelles ? ? Spectacle ? physiologie de la perception ÷ ? spectateurs × ? son ± mouvement perçus ?² + ? ? distorsions humorales ???
• pour continuer à rêver, pratiquer, partager, collaborer, inventer. Cette activité polymorphe et studieuse donnera lieu à des événements ponctuels à Mains d’Œuvres.