METATarses-Sandra Abouav

BIOGRAPHIE
Sandra Abouav commence la danse classique à cinq ans aux Ballets studio, à Angoulême et découvre plus tard les techniques contemporaines au Conservatoire de Poitiers, où elle obtient la médaille d’or et découvre l’univers chorégraphique de Dominique Bagouet.Elle poursuit sa formation aux Rencontres Internationales de Danse Contemporaine à l’issue de laquelle elle obtient son diplôme d’État. Elle obtient une Licence d’Art du spectacle chorégraphique au Département Danse de l’Université Paris 8. En Master, elle questionne « Le je(u) de l’interprète chez la danseuse Catherine Legrand ».

En 2010, elle fonde la Compagnie METAtarses avec Vincent Cespedes, philosophe et compositeur, Pauline Falourd, créatrice lumière et Geoffrey Crespel, plasticien et scénographe. Elle crée S L I D E, puis HÉLICES (Point Ephémère - Danse en chantier des Journées Danse Dense). Elle développe aussi son activité à l’international et tisse des liens forts avec l’Algérie et la Tunisie.
Depuis juillet 2013, elle intervient dans La Matinale de France Musique présentée par Dominique Boutel. Interprète depuis deux ans pour la compagnie du Singe Debout avec Cyril Casmèze, elle étoffe et continue de se glisser dans des "peaux animales". Elle interprète d’ailleurs le personnage de Prehistoric Lucy dans le dernier film de Luc Besson.

Récemment, elle invite Alexis Morel, compositeur et flutiste, pour sa pièce RIZ COMPLET. Elle reçoit le Prix de la Recherche des Hiverôclites aux Hivernales d’Avignon 2015 et le Prix Paris Jeunes Talents de la Mairie de Paris 2014. Crée au théâtre de l’étoile du Nord en mai 2015, en résidence de création à Mains d’Œuvres, le spectacle reçoit l’Aide à la diffusion d’Arcadi Île de France.
Elle fait partie des dix chorégraphes sélectionnés pour la formation Prototype II de la Fondation Royaumont, sous la direction d’Hervé Robbe, pour questionner « La présence de la voix dans la partition chorégraphique ».

PROJETS DÉVELOPPÉS À MAINS D’ŒUVRES
Résidence co-accompagnée par le Théâtre de l’Étoile du Nord et Mains d’Œuvres.

• Le projet RIZ COMPLET est le premier duo de la compagnie METAtarses et s’inscrit dans la continuité des recherches de Sandra Abouav sur une gestuelle mécanique, le cercle et la boucle répétitive (HÉLICES, 2012) et la transformation nécessaire de l’individu pour se libérer de la contrainte (SLIDE, 2011).
Ici, la contrainte tient du jeu. Avec quoi joue-t-on ?
Une danseuse et un musicien sont pris au piège dʼune boucle de mots. Un cercle tracé au sol détermine lʼaire du jeu, comme dans une cour dʼécole. Le cercle est infranchissable.
Les mots sʼégrènent ; ce sont ceux de LA boucle : Riz complet - Plébiscite - Citadelle - Deltoïde - Idéal…


• Courant 2016, Sandra Abouav travaillera sur un projet de création,A bouche que veux tu, pièce pour trois interprètes.
« C’est l’histoire de la mâchoire inférieure qui dit à sa moitié supérieure Retrouvons-nous tout à l’heure…
Sandra Abouav

À BOUCHE QUE VEUX-TU est une exploration du bâillement jusque dans ses moindres paradoxes.
Remettre la bouche au centre du corps. Dans le bâillement, nous sommes en devenir. Le bâillement est un entre deux. Il est l’hybridation, leste, jeu et nous fait revenir à une logique infra langagière, où les mouvements et les transformations se
transmettent par le souffle et les sons. Étendre à tout le corps les mouvements et les
sons possibles qui composent les trois phases du bâillement : de l’inspiration à l’état
d’apnée, et de l’état d’apnée à l’expiration pour les retisser ensemble autrement.
Entre étirements et contractions, entre détente et tremblements, entre bouche ouverte et bouche fermée. Le corps qui bâille n’est pas pris dans un mouvement de
dépassement, mais il invite et laisse entrevoir ce qui se passe en dessous, en même
temps qu’il s’ouvre. Il ouvre des espaces, il crée des interstices. Entre ouvert et fermé, entre réveil et sommeil, entre faim et satiété, c’est la vie qui baille en nous.
Le corps humain est poreux et lézardé, il laisse passer, entrer le monde.

« On se demande comment il se fait que bâiller se communique comme une maladie ; je crois que c’est plutôt la gravité, l’attention et l’air de souci qui se communiquent comme une maladie ; le bâillement au contraire, qui est une revanche de la vie et comme une reprise de santé, se communique par abandon du sérieux et comme une emphatique déclaration d’insouciance ; c’est un signal qu’ils attendent tous, comme le signal de rompre les rangs. Ce bien-être ne peut être refusé ; tout le sérieux penchait par là. »
Alain, l’art de bâiller Propos sur le bonheur, 1928