Quart d’heure américain

Ven. 10 Nov. — 26 Nov. 2017 ]
du jeudi au dimanche, de 14h à 19h
DISCIPLINE : Arts visuels
FORMAT : Exposition, Performance
ESPACE : Salle d'exposition
TARIF : Entrée libre

ARTISTES :
Robert Filliou, Joël Andrianomearisoa & Ivan Krassoievitch, Alex Ayed & Georgia Dickie, Cécile Bouffard & Matthieu Cossé, Corentin Canesson & Bastien Cosson, Martin Chramosta & Martina-Sofie Wildberger, Charlie Jeffery & Joshua Schwebel, Christopher Kulendran Thomas & Thu-Van Tran

ACTIVATIONS :
Kim Bradford & Joseph Perez, France Besnier & Julien Gasc, Jérémie Gaulin & Bertrand Poncet, HERSHEY / HITO (Catherine Hershey & Yohanna My Nguyen), Joshua Schwebel & la MOMO

Une proposition de heiwata (Elsa Delage, Anaïs Lepage, Alma Saladin, Aurélie Vandewynckele)

Dans le cadre du 50e Congrès de l’AICA (Association Internationale des Critiques d’Art)

Avec le soutien de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture


ÉVÉNEMENTS :
> Vendredi 10 novembre, à partir de 18h
* Vernissage
> Mercredi 15 novembre à 10h et 15h
* Performance de Joshua Schwebel avec la MOMO
> Vendredi 17 novembre à 15h30
* Visite de l’exposition et performance dédiées à AICA International
> Samedi 18 novembre de 14h30 à 18h
* Performances, concerts et poésies :
Kim Bradford & Joseph Perez, Martin Chramosta & Martina-Sofie Wildberger, Julien Gasc & France Besnier, Jérémie Gaulin & Bertrand Poncet, HERSHEY / HITO (Catherine Hershey & Yohanna My Nguyen), Charlie Jeffery, Joshua Schwebel & la MOMO

> Tous les jours d’ouverture de l’exposition, Quart d’heure quotidien :
* Activation de la pièce de Robert Filliou par Kim Bradford & Joseph Perez

NOCTURNE :
> Samedi 25 novembre, ouverture jusqu’à 22h :
* 19h : Visite de l’exposition par les commissaires.
* Ailleurs à Mains d’Œuvres : La soutenance (HDR) : une performance universitaire, par Anne Creissels et Maxi Magie : La Kermesse Occulte


English below

« QUART D’HEURE AMÉRICAIN »

L’expression quart d’heure américain est d’abord le nom d’un laps de temps , une inversion des codes de séduction dans les surprises-parties au tournant des années 1960-1970 en France : un court instant où les filles étaient autorisées à inviter les garçons à partager une danse à deux au sein d’une société aux rôles codifiés. Une pratique populaire bientôt désuète à son tour malgré un progressisme apparent.

C’est aussi la phrase si célèbre d’Andy Warhol « À l’avenir, chacun aura droit à 15 minutes de célébrité mondiale ». Une phrase programmatique qui définit autant l’accès à la gloire que la fin de celle-ci.
Enfin, ce pourrait être le temps accordé à l’usage de l’œuvre de Robert Filliou : Danse-poème collectif (1962), à performer à deux chacun(e) tournant une roue. Une œuvre à activer pour générer des combinaisons de poèmes de cet artiste autoproclamé « génie sans talent », poursuivant le concept de La Fête Permanente et pour lequel le temps était une donnée changeante et subjective.

« Quart d’heure américain » traite ainsi du phénomène de la désuétude comme contre-point. En linguistique, celle-ci traduit l’abandon d’un mot, mais aussi du sens de ce mot, d’une chose ou d’une habitude sociale qui n’est plus en usage. Elle décrit un sentiment plus qu’une idée d’obsolescence technique. Elle désigne ce qui a disparu, ce qui appartient au passé, par rapport à une actualité. « Quart d’heure américain » s’appuie sur ce concept de désuétude comme une notion positive, une nécessité, une force d’attraction, de contestation et d’opposition de l’art.

Autour de Robert Filliou et en affinité avec Fluxus, l’exposition réunit en duo quatorze artistes qui réactualisent des objets, des formes, des langages et des savoirs dont l’usage est désormais délaissé. Collaborant sur le mode de la symbiose, de l’association fortuite, ou de la confrontation formelle, ils allient dessin, sculpture, vidéo, installation, poésie et performance. Ils proposent des récits fictifs et documentaires à la géographie éclatée et célèbrent la puissance de l’inutile contre la productivité mécanique. Par leurs œuvres teintées de mélancolie et d’absurde, les duos d’artistes font l’expérience d’une dissonance, d’un renversement des regards. Ils interrogent les valeurs artistiques, culturelles et sociales dominantes. La désuétude devient un acte de résistance des rêveurs, des poètes et des marginaux. Un pas de côté dans la grande accélération du monde.

Pensée en mouvement, l’exposition est activée de façon performative, discursive ou sonore. Le 18 novembre 2017, artistes-théoriciens, performeurs et musiciens proposent une interprétation d’un duo, d’un artiste ou de la notion de désuétude.


The expression quart d’heure américain refers firstly to a short period of time, a reversal of the rules of seduction during surprise-parties at the turn of 1960s-70s in France : a brief moment when girls invited boys to share a dance within a codified society. A popular practice soon obsolete in turn despite an apparent progressivism.
It also refers to the famous quote by Andy Warhol, “In the future, everyone will be world-famous for 15 minutes” — a programmatic phrase which defines as much the access to this glory as its inevitable end.
Finally, in this moment it can refer to Robert Filliou’s work Danse-poème collectif [Collaborative Dance-Poem] (1962), performed by two people, each spinning a wheel. The activated work generates combinations of poems by the artist, a self-proclaimed “genius without talent” who continues the concept of the Fête Permanente [Permanent Party] and for whom time was a changing and subjective phenomenon.

“Quart d’heure américain” deals with the phenomenon of disuse as a counterpoint. The term refers to the lapse of use of a word, but also to the sense of a word, thing or social habit which is no longer in use. It describes a feeling, rather than the idea of technical obsolescence. It evokes what has disappeared and what belongs to the past, in contrast to something topical.

“Quart d’heure américain” is based on the concept of disuse as a positive notion, a need, an attraction, a contest, and an opposition in relation to art.
Around Robert Filliou and aligned with Fluxus, the exhibition brings together fourteen international artists in pairs. They update objects, forms, language and knowledge for which use is now neglected.
Collaborating in symbiosis, coincidentally or formally associated, they combine drawing, sculpture, video, installation, poetry and performance. Sharing a same area for a period of time, they propose fictional or documentary stories with a diffuse geography celebrating the power of the useless against automatic productivity. Using works tainted with melancholy and absurdity, the artist duos produce dissonance and changing perceptions. They question main artistic, cultural and social values. The disuse becomes an act of resistance by dreamers, poets and outsiders. A step to the left in a world of speed.

Conceived in motion, the exhibition is activated in a performative, discursive or sound way. On November 18th 2017, artists-thinkers, performers and musicians offer an interpretation of a duo, an artist or the notion of disuse.