Rosarium - C’est le soleil qui finira par nous perdre

Elsa & Johanna

Jeu. 21 Févr. — 24 Mars 2019 ]
Du mercredi au dimanche, de 14h à 19h
DISCIPLINE : Arts visuels
FORMAT : Exposition
ESPACE : Salle d'exposition
TARIF : Entrée libre

Exposition personnelle de Johanna Benaïnous, née en 1991 à Paris, et d’Elsa Parra, née en 1990 à Bayonne, vivent et travaillent à Paris. En 2014 leurs chemins se croisent à New-York, lorsqu’elles réalisent toutes les deux un cursus à la School of Visual Arts en photographie. Elles sont ensuite diplômées en 2015 avec les Félicitations des Beaux-Arts et des Arts Décoratifs de Paris.

Exposition réalisée en collaboration avec : Alexandre Jarre, architecte d’intérieur, et Marion Flament du studio Bigtime, artiste scénographe.
Commissariat : Ann Stouvenel
Coordination : Ivonne Dubois et Coraline Marais


LES ÉVÉNEMENTS :
> Vernissage jeudi 21 février, à partir de 18h.
En parallèle du vernissage : concert de SUPER NOVA ET COMING SOON + BOOTCHY TEMPLE
> Projection du film Tres estrellas (2018) - samedi 2 mars à 19h
Salle Star Treck / En présence des artistes

LES NOCTURNES :
Ouverture de l’exposition jusqu’à 21h à l’occasion d’autres événements dans le lieu :
> à venir


Depuis leur rencontre, elles forment le duo d’artistes « Elsa & Johanna ». A travers leurs productions photographiques et vidéographiques, elles développent un travail de mise en scène et d’autofiction. Elles sont exposées régulièrement : au 61ème Salon de Montrouge en 2016, à la Bourse Révélations Emerige 2016, au Festival Circulation(s) 2017 et remporte le deuxième prix Picto de la Mode en 2017. En 2018, elles entrent dans la collection du Fond d’art contemporain de la ville de Paris et du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, ainsi que dans la collection du Palais Galliera. Elles sont en résidence à Mains d’Œuvres à Saint-Ouen où elles exposent du 21 février au 24 mars 2019, avant de participer cette même année à une exposition collective au MAC VAL à Vitry-sur-Seine.


« ROSARIUM – C’EST LE SOLEIL QUI FINIRA PAR NOUS PERDRE »

C’est à New-York qu’Elsa & Johanna commencent à prélever du réel, de la rue, une petite collection d’identités. L’œuvre A couple of them (2014-2016) mêle jeux d’adolescents et mises en scène de couples, issus de catégories sociales diverses. Une série de photographies et de courts métrages révèle un inventaire de potentialités et de stéréotypes. A la lecture de ces portraits, une impression ambivalente fait irruption. Alors que nous contemplons des étrangers pris sur le vif, les traits des protagonistes se retrouvent d’une situation à une autre et se répètent. Les artistes jouent en vérité tous les rôles, féminins, masculins, juvéniles ou plus affirmés. Dans la peau d’un autre, elles réaffirment les choix qui s’offrent à nous dans une quête d’individuation.

A l’image d’un manifeste, cette série introductive ouvre sur un travail fait de témoignages, de rapports humains, de reflets d’une société plurielle. Ainsi Elsa & Johanna parcourent le monde, entre les Etats-Unis, la France, l’Espagne, le Canada ou dernièrement l’Autriche, et en rapportent des échantillons de vie, de souvenirs, de rêves, de fables. La série photographique Le silence du sucrier (2016) capte les éléments manquants de souvenirs enfouis, faisant dialoguer par un display fortuit : motifs, natures mortes, détails. La narration apparaît dernièrement dans le moyen métrage Tres estrellas (2018) alors que les artistes apparaissent cette fois sous les traits de deux femmes et de deux hommes, empêtrés dans une histoire d’amours impossibles et de désirs inéluctablement inassouvis.
Les échantillons de vies présumées nous parviennent sous la forme d’archives et imposent une lenteur orchestrée. Par cette accumulation de gens observés comme des paysages et d’objets collectionnés comme des portraits, la nature même de la photographie est remise en cause. Elle ne semble ici pas être une finalité. Elle n’en serait que le reflet d’une narration, d’une scène, d’une performance. Leur dernière série Beyond the shadows (2018-2019), dont l’acte 2 est exposé à l’occasion de l’exposition à Mains d’Œuvres, retrace cette fois-ci, par une esthétique très cinématographique, des drames, des incertitudes, des passions poignantes, universelles et intrigantes. Grimées, les deux artistes s’exposent et subliment une réalité faites d’errance, d’attente et d’introspection.

La profusion de leur travail, conçu par séquences et sous la forme de corpus distincts, témoigne d’une infinité de visages désenchantés et de situations en suspend, comme autant de potentialités dans un monde à la fois uniformisant et pluriel, et dont les contours semblent insaisissables.

Elsa & Johanna nous plongent alors pour leur exposition personnelle « Rosarium – C’est le soleil qui finira par nous perdre » au sein d’une scène irréelle et atemporelle. Rosarium, origine latine du mot « rosace », est ici compris comme étant la figure métaphorique du cycle et du renouvellement. Elle est un symbole solaire par son rayonnement mais aussi un élément de décor architectural que les artistes retranscrivent dans cette exposition par un parti-pris scénographique articulé autour de la couleur, de la lumière et de la transparence. Elles mettent en scène pour la première fois leurs séries photographiques et vidéographiques autofictionnelles - dont deux sont inédites - dans un espace immersif formant une œuvre unique et produite in-situ. L’espace d’exposition devient un décor témoin, une scène dévoilant une intrigue, divulguant une multitude d’arrêts sur image. A la manière d’une rosace dont les cercles enchevêtrés seraient reliés par un centre, des fragments de séries et ainsi des identités multiples se côtoient et prennent vie. Des objets ont la parole, des motifs éclairent, des visages nous interrogent dans cet univers pastel et féminin, plastique et assurément mystérieux. Le visiteur lui-même semble prendre part à la mise en scène.

L’exposition personnelle à Mains d’Œuvres du 21 février au 24 mars 2019 fait suite à celles d’Éléonore Saintagnan, de Gregory Buchert, de Judith Deschamps, de Camille Girard et Paul Brunet et de Théodora Barat, programmées à Mains d’Œuvres, de 2014 à 2018. À partir du protocole de départ : présenter l’ensemble des œuvres déjà réalisées, produire spécifiquement une ou plusieurs créations et dévoiler les expérimentations en cours, les artistes se saisissent de l’occasion pour articuler un jeu de regards entre leurs œuvres fondatrices et un décor conçu de manière contextuelle.

Avec le soutien d’Hervé Roussel et de la galerie La Forest Divonne