A UN FIL + EVERYTHING IS GOING TO BE ALRIGHT

Soirée composée de la création danse A un fil de Laurence Pagès, suivie de Everything is going to be alright, installation vidéo de Maïder Fortuné.

Du 27 au 28 avril 2007


19h30 • 10 € / TR 5 €. Bénévolat

Deux œuvres qui parlent du corps, objet et sujet à la fois, deux œuvres qui s’imposent en énigme, chacune à sa manière, dans lesquelles liberté et ravissement coexistent avec immobilité et oppression.

Dans A un fil , le corps se laisse traverser de souffles, de mouvements et de tensions contraires. Il se tend comme un arc, se dégonfle comme une baudruche. Pousser le geste jusqu’à son paroxysme, parfois jusqu’au grotesque et l’autodérision. Concentrer l’énergie jusqu’à l’implosion, pour trouver dans la danse l’équivalent d’une énergie brute, violente. Ou alors, danser en apnée complète, comme une manière d’aller jusqu’au bout de cette logique où le corps accède vite à ses limites. Que peut un corps quand son souffle est contrarié ? Quelle danse, alors ? Faire danse du presque rien : l’immobilité, une respiration, la sensation du pouls et des fluides du corps. Une danse solitaire, de l’intime…qui ne tient qu’à un fil, infiniment solide et fragile à la fois.

chorégraphie et inteprétation : Laurence Pagès
scénographie : Marco Melaragni / musique : John Frusciante / costumes : Judith Cohen-Delara / regard : Sylviane Pagès

Parallèlement à ses études à Sciences-po et à une activité de journaliste, Laurence Pagès se forme en danse contemporaine au sein de la cellule chorégraphique de Yvann Alexandre et auprès de Pierre Doussaint, formation qu’elle complète par une pratique approfondie de la technique Alexander. Marquée par l’analyse du mouvement et l’enseignement d’Hubert Godard, elle suit des stages avec Sophie Lessard, Trisha Baumann, Loic Touzé... Elle fonde sa propre compagnie en 2002. Elle participe également à de nombreux projets d’improvisation avec notamment Christine Gérard et de butô.

créé en résidence à Mains d’Œuvres, avec le soutien de l’Atelier de Paris / Carolyn Carlson


Everything is going to be alright , de Maïder Fortuné
A l’intérieur d’un cube blanc, un corps quasi nu, saute et rebondit inlassablement sur les trois parois de l’espace fermé. Corps/figure car en somme l’individu a disparu pour n’être que mouvement pur, tentative inouïe de percée des parois, saut qui désire l‘échappée (refusée) et ne peut que se renouveler à l’infini de la boucle vidéographique. Au-delà de la violente contrainte spatiale qui lui est imposée, le corps semble faire l’expérience de son inaliénable liberté. Le mouvement ne se répète pas, au contraire, chaque rebond invente un autre corps, une autre ascension et chute, un autre axe de déplacement possible. Et c’est comme si le regard, progressivement, pris d’hypnose, voyait se dessiner, somme de tous ces changements sur les axes de coordonnées spatiales, un point, qui serait celui d’une suspension mobile. Le geste fait basculer le sens. Il place le corps au-delà d’un asservissement à la conscience volontaire : aucune intention, même celle d’une tentative de percée, ne saurait exténuer le mouvement qui vaut pour lui-même et pour lui seul. Projet conçu lors d’une résidence à Toronto, Canada (programme à la carte de l’AFAA 2003).

Après avoir été formée à l’école de théâtre du mouvement Jacques Lecoq, puis étudiante au Studio National d’arts contemporains Le Fresnoy, Maïder Fortuné se consacre à la performance et aux arts visuels.