Louise Traon

BIOGRAPHIE
Louise Traon est une jeune vidéaste. Une étiquette qu’on hésite à lui donner puisqu’elle joue aussi bien avec les images, entre documentaire et écriture visuelle qu’avec le texte.
Après des études de Lettres modernes, elle réalise son premier film Peau d’ours, une lecture, un essai documentaire sur l’écrivain Henri Calet où elle fuit le reportage pour prendre le parti d’un cinéma de la sensation en permanente recherche de ses formes. C’est dans cette direction qu’elle réalise plusieurs projets, toujours entre le documentaire et la fiction, ou elle s’attache à enregistrer une réalité à travers la mise en scène d’un regard. Après un séjour au Centre André Malraux de Sarajevo, elle écrit un court métrage intitulé Colonel Berger, qu’elle tourne en 2011. Elle vient de terminer la réalisation d’un film intime, Les gants blancs, sur le montage du dernier film de Manoel de Oliveira, dans lequel elle mêle au portrait du cinéaste et de sa monteuse une réflexion sur la disparition du cinéma de son enfance.

L’INFO INSOLITE
Elle aime le chat

PROJET DÉVELOPPÉ A MAINS D’ŒUVRES
"Cela fait plusieurs années que je passe sous ce pont sans les voir. Ces traces. Elles sont par essences discrètes. Demandent qu’on les cherche ou qu’on les traque. Mais une fois repérées, elles ne nous lâchent plus. On doit les suivre. Car la trace nous raconte une histoire. Celle d’un homme, d’un groupe ou parfois d’un peuple. C’est une histoire vivante, encore fraîche, dont il faut relever l’empreinte avant qu’elle ne s’efface. Tout a commencé par des traces de craies, gribouillis, ratures, petits dessins laissés au sol sur le bitume noir. Dans les recoins abrités par le pont de la porte de Clignancourt. Au dessus passe le périphérique, en dessous le trafic incessant des puces de Saint-Ouen. Nous sommes à la frontière de la Plaine Saint-Denis. Ici, on vend des Maïs grillés l’été et des marrons chauds l’hiver, des sacs Vuitton en plastique, de la drogue. Des roms remplissent des bouteilles d’eau percées aux toilettes publiques installées depuis peu dans le coin, puis dans les gaz d’échappements, prennent d’assaut les pare-brises crasseux des voitures qui déboulent du périph. Ici, les passants pressent le pas lorsque moi je m’y arrête, la tête baissée, pour regarder ces dessins étonnants qui fleurissent entre les traces de pisses séchées et d’huile de moteur."
Projet de film documentaire sur deux peintre marginaux qui errent près de la porte de Clignancourt. Leurs dessins éphémères à la craie sont l’occasion de faire le portrait de ce quartier frontière, zone franche et de passage.
Projet développé en partenariat avec Commune Image

ACTIONS DE PROXIMITÉ
Projections des montages en cours et rencontres organisées entre les habitants du quartier Debain/Michelet.