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Les rendez-vous à Mains d’Œuvres :
Le vendredi 24 mars // 19h30 | 14€ / 16€
～～ ASHER.ZAX (Meira ASHER & Eran Sachs)
The Catastrophe
Âme sensible, passe ton chemin. Voici deux artistes israéliens parmi les plus hardcore de la scène expé.
Exit la dance music ou l’electronica de salon, le dispositif DIY de ce duo est avant tout là pour produire du bruit. Ici on donne dans le radicalisme à l’état pur. Une production musicale toujours militante où la voix de Meira oscille entre spoken word désincarné et invectives écorchées.
Sur scène ou en studio, le duo renouvelle la free music et le power electronics en réinjectant un discours politique au cœur de leurs préoccupations sonores, exactement ce dont on a besoin en ce moment.
Artiste culte, Meira Asher a signé ses derniers enregistrements sur les labels Ultima Ratio (Paris) et Raash Records (JLM alQuds). Activiste du sound art, Eran Sachs est déjà passé par la case SP avec son combo doom industriel Lietterschpich. Welcome back !
～～ Marina ROSENFELD
Artiste, compositrice et performeuse basée à New-York, œuvrant autour du rapport qui lie espace, son et socialisation, Marina Rosenfeld couvre un très large champ des pratiques du sonore.
D’abord remarquée pour ses pièces pour chorales (chœur d’ados qui fait une reprise de György Ligeti avec des lecteurs mp3 comme partition, pièce mixte pour musiciens improvisateurs et fanfare militaire, etc.), elle s’autorise tous les terrains de jeu à la convergence des arts de la scène et des arts visuels, et travaille régulièrement avec Okkyung Lee, Marino Formenti, George Lewis, Christian Marclay, Greg Fox, Eli Keszler, Ben Vida, Warrior Queen aka Annette Henry ou la Merce Cunningham Dance Company. Seule ou dans le cadre de rencontres d’improvisation, elle a développé une approche et une technique toute personnelle des platines.
Sonic Protest profite de son passage par ici (pour une expo perso !) pour l’inviter à présenter l’une de ses désormais rares performances en solo !
À noter : Marina Rosenfeld abordera « Nullité, flou et trace : la musique en dehors de la performance » à la Muse en Circuit le mardi 28 mars dans le cadre de Reflexio, cycle de conférences arts sonores et sound studies, organisé par l’université Paris 8 et les Instants Chavirés, en partenariat avec La Muse en Circuit et TT-Node dirigé par Matthieu Saladin
～～ Nadia RATSIMANDRESY
Compositrice et improvisatrice précoce, Nadia Ratsimandresy est tombée dans la musique contemporaine alors qu’elle n’avait que 9 ans. Son déclic : les Ondes Martenot, cet instrument pionnier dans la famille des synthétiseurs à la fois électronique, électrique et électroacoustique, apparu en 1928 et dont il existe 7 modèles différents.
Elle dompte petit à petit la bête et devient rapidement une des grandes spécialistes interprétant avec passion et fétichisme Messiaen, Stockhausen ou des compositeurs plus récents de la galaxie Art Zoyd Studios. Elle joue de l’Onde comme personne, faisant corps avec l’instrument, à la manière d’un Zbigniew Karkowski qui faisait corps avec son laptop. Comme lui, son geste n’est pas une pose mais bien une implication corporelle intense. Pour bien aller jusqu’au bout du son et de l’émotion. Le résultat sonore est déroutant. Entre ses doigts, le clavier électronique devient une noise machine polyphonique, qu’elle semble contenir jusqu’à l’implosion. Ondiste jusqu’au-boutiste, Nadia Ratsimandresy aime par-dessus tout partager sa passion pour l’aventure sonore. Parmi les partenaires de jeux qui ont croisé sa route, on retrouve le joueur de thérémine Laurent Dailleau, la violoncelliste Okkyung Lee ou encore l’artiste sonore Nicolas Thirion que l’on pourra retrouver le lendemain avec son installation sonore Magnetonium !
～～ Phonique Prothese (DJ)
Plasticien, graphiste et musicien dilettante boute-en-train et sinistre à la fois, spécialiste du non-choix, hésitant avec perplexité entre conceptualisme ironique et matérialisme sévère, Samon Takahashi a exposé ou s’est produit dans les ors des grandes capitales mondiales comme dans les caves suantes des bouges des campagnes les plus reculées. Membre du génial combo GOL presque défunt, une reconversion tant existentielle que professionnelle l’oriente désormais vers le graphisme néo-vintage et la musique pour ondes cérébrales. Collectionneur pathologique de 33 tours obliques, Tahas Oman Kashi aka Anarchives, aka Dj Barbelivien, aka Pulco, rentabilise ses trouvailles en se compromettant dans les soirées courues ou sur les ondes (il anime les mixes d’Epsilonia sur Radio Libertaire depuis 1993). Pour cette édition de Sonic Protest, c’est le cœur empli de sentiments contradictoires, entre espoir à lavement et désillusion post-noise, qu’il improvisera quatre « intermezzi » en forme de mini-mixes : les Phoniques Prothèses.
Les milieux autorisés informent également du risque de le retrouver sporadiquement aux côtés de David Chouf. lors des pérégrinations de Radio Sonic Protest.
Le samedi 25 mars // 15h à 00h | 14€ / 16€
～～ ASMUS TIETCHENS
Les débuts d’Asmus Tietchens sont étroitement liés au Kraut allemand. Un premier groupe, Liliental, aux côtés de Moebius (Cluster) et Conny Plank en 1978, des premiers disques chez Egg Records ou encore Sky Records.
Assez vite, ce compositeur intuitif, spécialiste des musiques bruitistes et passionné de synthétiseurs analogiques, se plonge dans l’électroacoustique industrielle chère à Steven Stapleton et son label United Dairies. Le ton est donné : des bruits de la vie quotidienne triturés à l’infini en studio deviennent des objets sonores impalpables aux textures envoûtantes.
Auteur de plus de 80 albums (tous formats confondus) solo ou en collaboration (Okko Bekker, Felix Kubin, Vidna Obmana, Richard Chartier), AT a profondément marqué de son empreinte la musique électronique expérimentale des 30 dernières années.
～～ GIULIO ERASMUS
Giulio définit son projet comme un “Shambolic tape post funk 404 Prince impersonator“, immortalisé sur une formidable cassette “Re-Adjustement“ enregistrée entre Bruxelles et Manchester.
Ce samedi, il nous propose une sortie scolaire qui tourne mal. Au programme : visite de la dub approximative, pause pic-nic devant le monument de la lo-fi assumée, excursion en canoë sur le fleuve de la funk ratée et visite guidée au musée des tubes nécessaires.
Quand il ne fait pas l’école buissonnière, on peut apercevoir Giulio en classe de Post-punk à côté de ses camarades DUDS, HANDLE ou encore UMARELL & ZDAURA.
(merci à KakKids / 1000 balles pour ces mots sur Giulio)
～～ HANDLE // ANNULÉ
Le 6 mars 2020, quelques jours avant la dernière fin du monde en date, la programmation de l’Espace Barré recevait Handle et écrivaillait : « Prêt.e.s à défier le Brexit, Handle s’engagent sur les routes pour défendre leur nouvel album brillantissime, basse, batterie et synthé dans le coffre. Comme si le groove de Blood Sport avait été passé en machine à 90° avec une lessive "no wave" haut de gamme. Ici se croisent jonglages polyrythmiques, grooves mystérieux et harmonies bien cools.
Dignes membres d’une école dada contemporaine anglaise qui n’existe pas, mais où se croisent malgré tout Housewives, Tomaga, Duds (ancien groupe du batteur !), Nape Neck et autres curiosités excellentes. ». Trois ans plus tard, Handle ont survécu au Brexit, au Covid, à Boris Johnson, à l’inflation, au tome #1 du Prince Harry et sont enfin de retour à Paris !!!
～～ BONTRIDDERS
Projet solo de Sam De Clercq, chanteuse anversoise du groupe de drumcomputerpunk Brorlab, prodigieusement méconnu par ici mais auteur d’un mini album survitaminé sur le label Ultra Eczema.
Live, Sam vous fera piaffer ou sautiller sur la tête, c’est selon, la bave aux lèvres et le cœur serré comme après un énième tour de Grand Huit.
Avec ses comptines synth-punk délurées et un brin cold, certains sites obscurs prétendent qu’elle serait l’arrière-petite-fille des Screamers. Info ou intox ?
～～ Maria LAURENT
Maria Laurent joue du pianet, un piano électrique dont le son est engendré par des tampons en caoutchouc sur des lamelles de métal pincées. Loin d’en utiliser que les touches, elle considère son instrument comme une palette sonore d’outils multiples dont elle explore tous les contours : impacts, raclements, frottements, grésillements et fantômes qu’elle extirpe d’un système électromagnétique en équilibre sur ses propres défaillances, tout en se laissant happer vers les contrées électroniques que lui ouvre l’horizon de pédales d’effets. Son jeu se fond à la lisière de l’acoustique et de l’amplifié, d’arcs électriques appointés et de basses épaissies, dans une mutation constante en proie à l’imprévisible.
Outre son projet en solo, Maria Laurent joue dans plusieurs formations du Grand Est, naviguant de l’électro - avec le duo ENCORE - aux musiques improvisées et expérimentales - en duo avec Lise Barkas, ou encore dans le trio Mire (avec Stéphane Clor, Merve Selgar).
～～ Alessandro BOSETTI - MaskMirror
Basé à Marseille, Alessandro Bosetti est un compositeur et artiste sonore ayant un intérêt
particulier pour la musicalité du langage et de la voix conçue comme un objet autonome et un instrument d’expression, ses œuvres mettent en scène un dialogue entre langage, voix et son au sein de constructions tonales et formelles complexes, souvent traversées par une ironie oblique. Il construit des dispositifs surprenants, souvent liés au médium radiophonique et à une réflexion inlassable sur les relations entre musique et langage, qui interroge les catégories esthétiques et les postures d’écoute.
Mask Mirror — instrument dont l’objet est la langue — est né d’un rêve au contenu oublié mais noté sur un carnet : créer un masque qui n’a rien à faire avec rien.
Toutes les performances de Mask Mirror sont des flux de conscience complètement indéterminés dans lesquels l’interprète commence par dire la première chose qui lui vient à l’esprit et se lance ensuite dans un monologue imprévisible, à cheval entre le sens et le son, dans lequel des fragments de sa propre voix l’interrompent constamment de manière chaotique mais quand même syntaxiquement ordonnée. Il n’y a aucune limitation à propos du sujet ou de la posture à tenir et rien sur le thème n’est décidé à l’avance. Chaque performance avec Mask Mirror est radicalement différente des autres.
Mask Mirror est en fait un instrument qui ne fait aucune distinction entre langage et musique et qui réorganise des dizaines de milliers de fragments de la voix de l’interprète prononçant des mots, lui permettant de jouer de sa propre langue comme s’il s’agissait d’un instrument de musique.
Les fragments sont classés en catégories, ce qui permet de construire des phrases grammaticalement correctes mais rend tout contrôle du sujet presque impossible.
Initialement créé pour être utilisé en anglais et en italien, l’instrument a été au centre d’une centaine de performances et des plusieurs réécritures à partir de sa création en 2008, et c’est seulement en 2022 qu’Alessandro Bosetti l’a repensé pour fonctionner en français. La nouvelle version est la première à utiliser les conjugaisons des verbes et les locutions verbales pour contourner la complexité des concordances en français.
～～ Nicolas THIRION - Magnetonium
C’est en plaquant un accord à deux doigts sur l’harmonium de son grand-père que Nicolas Thirion a ses premiers émois sonores. Bonjour bourdons et clusters. À 15 ans, première guitare ; il laisse tomber le sport pour les reprises d’AC/DC avant de découvrir Sonic Youth, My Bloody Valentine et les musiques industrielles. Bonjour le bruit. Il est ensuite profondément marqué par la vague électro des années 90, les musiques de club et de rave, mais aussi l’ambient et les formes moins dansantes. Bonjour tout le reste.
Fort actif et activiste du côté des scènes électroniques et expérimentales (directeur artistique de Why Note, devenu Ici l’Onde, et co-responsable depuis 2018 de l’Atelier de Recherche et de Création Arts du Son à l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon) il développe depuis 2011 le Magnetonium, un dispositif hybride, entre instrument de musique et système de diffusion sonore, constitué d’une trentaine de magnétophones portables avec variateurs de vitesse avec lesquels Nicolas Thirion propose un temps hybride entre installation et performance.
Auto-diagnostiqué atteint de collectionnite aiguë de la cassette audio, il accumule des enregistrements allant des musiques du monde entier à des scènes de rue et de vie familiale, en passant par des conférences, séances de yoga, cérémonies religieuses, événements sportifs et politiques, et autres matières-mémoires magnétiques
Dans le Magnetonium, il y ajoute d’autres couleurs sonores qu’il produit - drones, bips et bruits - , spécialement conçues pour être spatialisées sur un grand nombre de magnétophones qu’il active en circulant dans l’espace.
Petites histoires sonores très localisées ou grandes masses ambient ou chaotiques… à chacun d’aller tendre l’oreille en trouvant son point d’écoute. Bref, on dansera probablement peu mais ça n’empêchera pas de bouger.
～～ CICCIO & 2Mo
Se baladant entre ambiances post-industrielles et boucles obsédantes, 2mo (aka Olivier Demeaux) et Ciccio (aka Francesco Pastacaldi) entrelacent boîte à rythmes et batterie dans un savant amalgame de traditions psychés.
Après une première K7 pondue pendant le confinement et sortie chez les anglais TTT (The Trilogy Tapes), un album live enregistré en juin dernier au Café OTO de Londres verra le jour cette année.
～～ CIMETIÈRE DE L’EST // ANNULÉ
Le Cimetière de L’Est est hanté par les feux follets de la növö Triple Alliance. Les esprits malins s’y retrouvent pour se déhancher sur une ghost-wave un rien zoukée.
Eurodance ratée et chrysanthèmes en plastique. Jean Rollin n’est pas loin. Le son coule à flot sur le marbre fissuré. Le retour des morts bien vivants, c’est pour maintenant.
T’as le bonjour de Fantôme, Snoeg & Frau Schneider.
～～ Bâton XXL
Romain Simon is one of the key figures of the Amiens underground scene, running multiple musical hustles and acting as one of the hyperactive keepers of the unmissable Accueil Froid Nuke venue. As a former/present member iconic art-noise outfit Headwar, raging doom screamers La Race and post-apocalyptic party duo Me Donner, Romain’s solo Bâton XXL is a total embodiment of his unfettered energy, expressed through a modified drum kit, fizzled vocals, electronic triggers and mean ass sticks. A percussive flux to drunkenly drown in, where deranged dance rituals may follow.
Et du samedi 25 mars au samedi 1er avril | Entrée libre
～～ DISCOGRAPHISME MAISON, une exposition de Patrice CAILLET et Alan COURTIS
Vernissage le samedi 25 mars à 15h !
+ d’infos
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"Astrologiquement barouf ascendant vacarme de naissance, Sonic Protest reste fondamentalement dédié aux singularités sonores qui s’affranchissent des enclos et dépassent les catégorisations qui voudraient qu’on range tout entre musique et bruit, silence et son.
N’empêche que ça va (encore) faire du bruit.
Aussi transversale que de traviole, la 19e édition du festival reste imprégnée de cette peur de manquer (de gaz, de fric, de concerts, de temps, de tout) et affirme que plus, c’est mieux : ça offre à toutes et tous le choix dans le premier choix et ça en fera pour tout le monde au moment du grand partage !
Explosées sur quatorze lieux (faut voir lesquels !) et dix-huit rendez-vous par ici (et quelques décrochages régionaux avec la série Sonic Protest Ailleurs), les retrouvailles de la communauté des gourmand·e·s des oreilles s’annoncent radieuses, batailleuses, copieuses et heureuses… sur scène ou dans la fosse, plutôt assis ou carrément debout, en acoustique total ou sur système son XXL.
À une série touffue de soirées de concerts et performances, il s’agira aussi d’ajouter, pour ne pas se quitter en journée, la visite de l’exposition qui donne à voir ce qu’on entend et/ou l’écoute de la radio du festival, toujours plus orientée direct/live et émissions exclusivement concoctées pour l’occasion.
Caillou dans la chaussure, on marque la pause du côté des Rencontres Autour des Pratiques Brutes de la Musique faute de financement adéquat, mais retour en force assuré en 2024, promis !
En tout cas, pour le moment, un peu partout et plutôt tout le temps, tous les jours sauf lundi pendant trois semaines, bonne nouvelle : c’est Sonic Protest !"
▬ SOUTENIR MAINS D’ŒUVRES ▬
Adhérer à l’association Mains d’Œuvres, c’est soutenir la jeune création contemporaine en permettant chaque année à
• 200 artistes d’être repéré.es
• 50 œuvres d’éclore
• 300 événements pluridisciplinaires d’exister
• 40 000 personnes de participer à des événements
• Devenir adhérent.e, c’est prix libre : https://bit.ly/adhésion_mdo_2022
