Sonic Protest - 6èmes Rencontres autour des pratiques brutes de la musique

Ven. 25 Mars — 26 Mars 2022 — 09h00 ]
DISCIPLINE : Musique, Art et société
FORMAT : Concert, Rencontre

6èmes Rencontres autour des pratiques brutes de la musique

Musiques Libres et Handicaps 6
Concerts, tables rondes, ateliers
Vendredi 25 et Samedi 26 mars

Ces deux journées sont ouvertes à tou(te)s et notament aux professionnels de la santé mentale qui travaillent dans le champ sanitaire ou le médico-social (éducateurs, infirmiers, moniteurs-éducateurs, AMP, aide-soignants, animateurs, psychologues, psychomotriciens, ergothérapeutes, orthophonistes…) ainsi qu’aux professionnels de l’accompagnement socioculturel (animateurs, intervenants, artistes vacataires...)

Les deux journées sont gratuites.
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Attention ! La réservation gratuite aux journées des Rencontres ne donne pas accès aux concerts du soir.

Avec le mécénat d’Entreprendre pour Aider
En coréalisation avec La Belle Brute

Où et d’où nous intervenons
Réflexions sur la situation des pratiques d’accompagnement

Nous proposons d’aborder cette sixième édition des Rencontres Internationales autour des Pratiques Brutes sous l’angle des espaces. À la fois du point de vue de la configuration des lieux et territoires où les pratiques brutes s’engagent, mais aussi des positions d’où nous les envisageons. Nous jouerons sur la polysémie de ces affaires de situation, parce qu’elles nous semblent difficilement dissociables. Penser et construire des espaces de pratiques s’accompagnent logiquement d’une réflexion ce sur qui oriente et soutient ces choix.

Si les pratiques de création expérimentale qui nous attirent, de quelque nature qu’elle soit (sonore, visuelle, de plateau ou d’écriture), se logent en particulier dans les marges des lois du mainstream c’est pour maintenir des agencements vifs et actifs, qui relient des créatrices et créateurs de terrains, des collectifs, des salles, des labels ou éditeurs, des médias papier, audio ou numérique et même des structures de production partageant, généralement, une appréhension sensible assez proche des rapports humains égalitaires à défendre. Ce qui nous amène, d’une cave parisienne à une grange du Quercy, d’une émission de radio locale à un festival bricolé avec ou sans subventions, d’un champ artistique à un autre, du freejazz à la freeparty, à repérer des affinités importantes quant aux manières d’être ensemble. C’est ce qui fait la frontière entre le Just do it et le Do it Yourself, les mouvements de masse et les mouvements passionnés.

Or, si cette sorte de contre-culture, hétérogène malgré tout, garde son intensité, c’est qu’elle ne cesse de s’hybrider aux différents contre-pouvoirs des luttes pour l’émancipation qui concernent aussi bien les corps, les identités, les questions sociales, les questions environnementales, etc. Et c’est dans ces diverses hybridations que peuvent s’inscrire les Pratiques Brutes en général. À l’échelle individuelle – dans les résonances entre l’engagement dans la pratique d’une personne reconnue dans le champ de l’art et celui d’une autre assignée à son stigmate – mais aussi collectivement et institutionnellement, dans les façons dont on organise l’accueil et l’accompagnement du public concerné. Et cet accueil ne peut faire l’économie de la rencontre physique, dans des lieux que nous avons à investir et/ou à inventer, parce qu’on sait mieux que jamais que la virtualité des échanges et la téléconsultation ne sont pas des horizons désirables.

Nous avons décidé, cette année, d’engager nos discussions sous forme d’agora et non de tables rondes, pour qu’à partir de quelques propositions des invité(e)s, la parole circule entre les personnes présentes, qui toutes sont, d’une manière ou d’une autre, concernées par ces échanges. Entourées de performances et de témoignages, quatre agoras nous permettront donc d’aborder les inventions possibles pour faire d’un espace proposé un espace habitable et habité ; nous discuterons des manière singulière d’investir l’espace corporel, ses contours et sa matérialité ; nous retraverserons l’histoire qui s’oublie des pratiques d’accompagnement visant l’émancipation subjective pour voir comment nous en enseigner et les prolonger, et enfin nous discuterons du modèle des Groupes d’Entraide Mutuelle (GEM) comme forme fragile mais exemplaire des espaces à construire.

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PROGRAMMATION DÉTAILLÉE

Vendredi 25 mars

  • 9h00-10h00 : accueil public / café (avec projection de clips et séquences vidéos demandées aux ami(e)s des rencontres)
  • 10h00 - 12h00 : Agora #1 : Habiter et s’approprier les espaces

Pour ouvrir cette sixième édition des Rencontres ayant pour fil rouge la question des espaces, nous proposons de rentrer dans le vif du sujet en discutant des manières singulières de s’approprier nos lieux d’expériences et/ou de vie. Ou comment faire d’un lieu, d’un bâtiment, d’une salle, un espace habitable et accueillant les particularités, les goûts et les besoins de ses habitants ?
Dans les pratiques d’accompagnement sanitaire ou médico-social, l’hospitalité laisse malheureusement trop souvent à désirer. À peine s’il n’est pas dit qu’un service trop agréable encouragerait les usagers à la sédentarisation. Nous pensons au contraire qu’on ne s’apaise qu’en affinité avec son milieu. Et chacun a ses modalités pour le faire un peu sien.

  • 12h00 - 12h30 : "Des arts sonnés, des arts sonnants" : création sonore avec des usagers de l’hôpital de jour Pierre Janet et Arnaud Le Mindu.
  • 12h30 - 13h45 : Repas préparé dans le cadre d’un atelier cuisine animé par la Trame et le collectif Encore Heureux...
  • 13h45 - 14h00 : Café des participants
  • 14h00 - 15h30 : Le Papotin interview Pascal Comelade
  • 15h30 – 17h30 : Agora #2 : Investir l’espace du corps

Le corps propre peut se définir comme le premier espace à investir par chacune et chacun, et ce, depuis l’origine. Loin d’être une tâche naturelle, la façon d’habiter son corps est toujours un bricolage personnel, un savoir-y-faire qui évolue avec le temps, sans cesse remanié par les aléas du sensible traversé. C’est autour de ces manières personnelles de se débrouiller avec la matérialité de notre être que nous souhaitons continuer la discussion.
Or, une des façons de l’investir, ce corps, c’est de le vêtir.

  • 18h00 – 18h30 : Conclusion musicale

EN CONTINU
Ateliers participatifs ouverts à toutes et tous.
Forum d’édition
Retransmission en direct sur Radio Sonic Protest


Samedi 26 mars

  • 9h00-10h00 : accueil public / café (avec projection de clips et séquences vidéos demandées aux ami(e)s des rencontres)
  • 10h00 - 12h00 : Agora #3 : Rétrovision pour prévoir l’avenir.

Aux Rencontres, nous apprécions présenter des initiatives inédites et mettre en lumière des tentatives qui nous semblent novatrices, ou tout du moins audacieuses et motivantes pour les professionnels autant que pour les concernés par les logiques d’accompagnement. Tout simplement parce que la situation générale reste triste et que le paysage institutionnel s’affadit sous les pressions politiques et budgétaires. C’est pourquoi nous nous intéressons à toute stratégie collective, plus ou moins marginale, de toute envergure qu’elle puisse être, qui développe des pratiques émancipatrices pour le public qu’elle accueille ou accompagne, et d’autant plus si elle s’appuie sur des approches expressives et créatrices.
Mais nous n’oublions pas non plus qu’à d’autres époques, d’autres tentatives ont eu lieu, et parfois même de grande ampleur. Nous sommes tout de même les héritiers d’une certaine idée de l’accueil et de l’accompagnement, qui fut partagée et défendue dans des lieux comme Saint-Alban, La Borde, Trieste ou Monoblet par exemple, par des personnalités comme François Tosquelles, Lucien Bonnafé, Fernand Deligny, Félix Guattari, Jo Finder, Roger Gentis et bien d’autres. Et même si les uns et les autres affichaient des radicalités bien différentes, ils ont en commun d’avoir ouvert des brèches et fait des tentatives.
C’est donc à partir du récit de nos invités sur ces expériences passées, directes ou transmises, que nous tenterons ensemble de réfléchir aux possibles actuels, et à la façon d’inventer des stratégies nouvelles, en étant fidèle à cette éthique humaniste.

  • 12h00 – 12h30 : Témoignage d’Eugène Lambourdière dit « Maurice » et d’Eric Gautier (Galerie du Moineau Écarlate)
  • 12h30 - 13h45 : Repas préparé dans le cadre d’un atelier cuisine animé par la Trame et le collectif Encore Heureux ...
  • 13h45 - 14h00 : Café des participants
  • 14h00 – 15h30 : Carte blanche au collectif Encore Heureux…
  • 15h30 – 16h00 : Pause musicale proposée par Les Harry’s (Hôpital de Jour d’Antony)
  • 16h00 – 18h00 : Agora #4 : les GEM comme point de départ d’un nouveau modèle d’accueil

"Les Groupes d’Entraide Mutuelles (GEM) sont des associations portées par et pour des usagers en santé mentale. Souvent implantés au cœur de la ville, ils permettent de se retrouver, de s’entraider, d’organiser des activités diverses et de créer du lien. Ce sont des espaces pensés et organisés au quotidien par les adhérents eux-mêmes, avec l’aide d’animateurs salariés et bénévoles. Les GEM sont des lieux non médicalisés. À la différence des hôpitaux de jour ou des CMP, les activités se déroulant dans les GEM sont largement portées par les adhérents eux-mêmes, suivant leurs envies et leurs possibilités. Il n’y a ni psychiatre, ni psychologue, ni thérapeute, même s’il peut y avoir des animateurs salariés non usagers, parfois même ayant une formation de soignant". À l’heure où les clubs thérapeutiques d’usagers disparaissent un peu partout des établissements psychiatriques du territoire, c’est sous la forme des GEMs que se présente désormais la possibilité de constituer des espaces où la circulation est possible, où l’accueil reste inconditionnel, où l’écoute s’offre sans les rapports asymétriques toujours plus aiguisés soignants/soignés, et où peuvent s’inventer des pratiques collectives soutenantes. C’est vrai que ces lieux n’ont pas vocation à soigner et pourtant on sait combien y participer a des effets thérapeutiques parce qu’ils s’appuient sur des bases égalitaires et ont comme visée un certain empuissantement pour franciser l’empowerment. Véritable modèle d’accueil donc, les GEMs ont cependant des bases économiques bien fragiles, impliquant des difficultés à penser l’accompagnement et l’amplification des activités sur le long terme. C’est donc pour réfléchir à la fois à l’intérêt spécifique de tels espaces ainsi qu’à leur précarité que nous avons proposé au GEM la Vague à L’Âme d’animer ce temps de discussion avec de nombreux gemmeurs, acteurs de ces dispositifs.

  • 18h00 – 18h30 : Conclusion des Rencontres 2022

EN CONTINU
Ateliers participatifs ouverts à toutes et tous.
Forum d’édition
Retransmission en direct sur Radio Sonic Protest

LE FESTIVAL

Tant que c’est pas fermé c’est que c’est ouvert, et puisque après, en fait, c’est déjà maintenant, pour 2022, Sonic Protest retrouve le printemps. Du 15 mars au 3 avril 2022, cette 18ème édition se vit sur 3 semaines soit 15 soirées de concerts (dont une nuit compte triple) dans 14 lieux de la métropole parisienne, 2 jours de rencontres autour des pratiques brutes de la musique, 11 après-midi d’expo d’art sonore avec mini-perf en direct du labo, quelques dates en balade dans d’autres belles régions : les chiffres et les lettres s’accordent pour dire que beau et gros riment bien à l’oreille.
Autrement dit, malgré notre ignorance totale des dress-codes 2022, on s’est dit que Sonic Protest … c’était mieux maintenant !

Le festival Sonic Protest œuvre, depuis 2003, à la diffusion des singularités qui sonnent.
En taillant à vif dans les notions de styles qui réduisent les pratiques sonores et musicales à l’étiquette, ce rendez-vous dédié aux grands- écarts-qui-font-du-bien donne à entendre aussi des artistes à la dimension historique tout autant que des jeunes pousses qui défrichent... en passant par une somme des tentatives et des premières fois.
Cette manifestation nomade, joyeuse et généreuse crée, à chaque édition, un parcours d’écoute aux étapes aussi distinctes les unes des autres, à Paris, tout autour et même ailleurs.
Espace temporaire spatial et sonore à nul autre pareil, Sonic Protest dessine sa carte du tendre entre bruit, son et musique et présente un mini-panorama tout subjectif des vivacités musicales des scènes d’ici et d’ailleurs .

▬▬▬▬▬▬ INFOS PRATIQUES ▬▬▬▬▬▬▬
● Accès à pied depuis les métros Garibaldi ligne 13 (10 min), Porte de Clignancourt ligne 4 (15 min) et Mairie de Saint-Ouen ligne 14 (12min)
● Bar-resto sur place

▬▬▬▬ SOUTENIR MAINS D’ŒUVRES ▬▬▬▬▬▬▬
Adhérer à l’association Mains d’Œuvres, c’est soutenir la jeune création contemporaine en permettant chaque année à
• 200 artistes d’être repéré.es
• 50 œuvres d’éclore
• 300 événements pluridisciplinaires d’exister
• 40 000 personnes de participer à des événements
Devenir adhérent.e, c’est prix libre