Conférence / Le corps qui écrit / Catherine Froment

Sam. 30 Nov. 2019 ]
15h-17h
DISCIPLINE : Art et société
FORMAT : Lecture
ESPACE : Médiathèque Don Quichotte à la Plaine St Denis
TARIF : Entrée libre et ouverte à tou.te.s

2ème Conférence Rencontre Lectures – Résidence Écrivain Catherine Froment

INVITÉS

Biño Sauitzvy : Performeur, danseur, chorégraphe, chercheur à Paris 8, enseignant à l’Académie Fratellini.
Olga Kravets : Photographe, vidéaste.
Nicolas Obadia : Urbaniste, artiste Street Art, Déchets d’Arts.
Catherine Perrachon : Médecin à Médecins du Monde St Denis.
Martin Rault Le Gunehec : Directeur de quartier de La Plaine à Saint-Denis.

Modératrice : Ludivine Journaux de Mains d’œuvres.
Auteure : Catherine Froment

« Le corps qui écrit »

En tant qu’auteure performeuse, je m’interroge sans cesse sur cette question. De quelle manière les choses vécues par l’intermédiaire du corps sont-elles traduisibles par écrit ?
L’écriture est-elle préalable à l’action performative ? Comment s’articule le processus d’écriture pour une auteure performeuse ?

Et c’est en me questionnant à ce propos là, que j’ai souhaité convier un autre performeur qui écrit son corps sur scène ainsi que dans l’espace public : Biño Sauitzvy. Il est à la fois metteur en scène, chorégraphe, performer, danseur et chercheur italo-brésilien. Il est Docteur en Esthétique, sciences et technologies des arts – Spécialité théâtre et danse à l’Université Paris VIII. Il est également enseignant invité à NTA – Norwegian Theatre Academy, Norway et à l’Académie Fratellini, Paris

La proposition est de dialoguer autour de nos pratiques et les mettre en perspective le temps de cette rencontre.
Cette exploration s’élargira également à des artistes ou professionnels rencontrés lors de la résidence qui oeuvrent dans le sens d’une écriture du corps.
C’est pourquoi j’ai invité la photographe Olga Kravets, impliquée sur le projet de résidence d’écrivain à nous partager sa façon d’amener les personnes à s’écrire ou « s’inscrire » grâce à la photographie.
Et enfin, j’ai convié la médecin Catherine Perrachon de Médecins du Monde à Saint-Denis afin qu’elle témoigne de son expérience, de sa façon à elle d’amener les corps à se dire et de cette relation singulière qui se crée avec chaque patient.

« Le corps qui s’écrit dans la ville »

Au long de la résidence d’écrivain, j’ai cheminé avec des personnes isolées ainsi que des habitants à Saint-Denis et à Saint-Ouen. J’ai tenté d’amener toutes ces personnes à traduire ce qu’elles ressentaient profondément et physiquement.

J’ai réalisé à quel point les trajets de vie étaient liés à des lieux précis dans la ville. Je suis restée attentive à travailler dans un aller retour constant entre présent et passé par rapport à ces différents lieux. J’observais également cette articulation particulière entre la vie quotidienne, intime, à l’intérieur des maisons et la vie sociale vécue à l’extérieur.

Mon terrain de recherche était Saint-Denis et Saint-Ouen, des zones en mutations urbaines intenses. J’ai constaté à quel point la vie des individus était impactée, parfois bouleversée par ces changements urbains très rapides. Et comment les lieux étaient eux aussi remués, transformés et de quelle manière.
Pour enrichir cette seconde réflexion, j’ai souhaité associer Nicolas Obadia, artiste de Street Art, plasticien et urbaniste, afin que l’on puisse découvrir comment il travaille à cette écriture des personnes dans leur ville. Il nous fera part de sa longue expérience à Saint-Denis.

Enfin, le directeur de quartier, Martin Rault nous éclairera autrement, en apportant sa vision à propos de ces différentes façons d’habiter la cité, de se la réapproprier, et en l’occurrence dans ce quartier dont je parle dans mon récit, La Plaine à Saint-Denis.

Biño Sauitzvy

Metteur en scène, chorégraphe, performer, acteur, danseur et chercheur italo-brésilien. Il est docteur en Esthétique, sciences et technologies des arts – spécialité théâtre et danse à l’Université Paris 8.
Son parcours débute comme acteur en 1994 au Brésil. En tant que metteur en scène, à Porto Alegre, il a dirigé le Groupe Sotão pendant cinq ans. Pour ce travail il a reçu le prix de Meilleur metteur en scène et Meilleur spectacle de la ville de Porto Alegre en 2001, et Meilleur spectacle de danse en 2002.
À Paris depuis 2003, il est membre fondateur du Collectif des Yeux avec lequel il développe différents projets de performances, expositions, filmes et vidéos. Il conduit une recherche sur la performance art liée au théâtre physique et gestuel, à la danse, au cirque, au clown, au butô, au land art, au street art et à la vidéo.
Depuis 20l0 il est enseignant/chargé de cours au Département de Théâtre à l’Université Paris 8. Il est également enseignant invité à NTA – Norwegian Theatre Academy, Norway et à l’Académie Fratellini, Paris.

Olga Kravets

Olga Kravets est journaliste de formation. Elle a commencé à prendre des photos en tant que moyen d’expression alternatif en Russie, où la liberté de la presse est toujours un combat. Le cinéma documentaire est venu naturellement après cela, un coup de foudre. Elle a décidé de ne pas choisir parmi les trois médiums, mais de les combiner tous pour le récit, qu’il s’agisse d’un reportage d’une semaine ou d’un projet à long terme.
Représentée par NOOR depuis 2019, elle travaille principalement sur des projets à long terme sur les conflits et les droits de l’homme dans l’ex-URSS, le Moyen-Orient et les Balkans.
En 2018, elle réalise son plus long projet à ce jour, “ Grozny : Nine Cities ”. Depuis 2009, elle a exploré la complexité des séquelles des deux terribles guerres dans la minuscule république du Nord-Caucase. En collaboration avec Maria Morina et Oksana Yushko, elles ont produit une installation sur trois écrans, un web documentaire récompensé en 2014 par le Prix-Bayeux Calvados des correspondants de guerre et un livre lancé aux Rencontres de la Photographie à Arles en 2018, accompagné d’une exposition.
Son premier documentaire d’auteur, “ Il commence à faire nuit ” - l’histoire de cinq familles de prisonniers politiques en Russie au fil du temps, a eu son avant-première au IDFA 2016. Il a été sélectionné pour le Prix Scam de l’œuvre audiovisuelle de l’année 2018, a eu le Prix de la meilleure première réalisation au Docu TIFF 2017, et est disponible sur Amazon Prime.

Nicolas Obadia

Urbaniste, artiste de Street Art, commissaire d’exposition, Nicolas Obadia est également jardinier de projets urbains.
Fort d’une longue expérience à Saint-Denis, il est chargé de projets liés à la ville et les transformations urbaines tels que Le Mur 93 et Interstices. Il est aussi médiateur de parcours urbains à Paris et dans le 93, près du Canal de l’Ourcq.
Artiste pochoiriste, il anime des ateliers d’arts plastique avec l’association Déchets d’Art à Saint-Denis. Ses actions sont soutenues par la Mairie de Saint-Denis, Plaine Commune ainsi que le Conseil Général de Seine Saint-Denis.