SANS VOUS, RIEN NE SE FERA

Une exposition avec une énergie adolescente, un artificier, un désir assouvi, un cheval cabré, une ligne claire, un chat qui rôde, une soirée-tentative, un vide accueillant, des millimètres à parcourir, une accumulation de « je », un agencement spéculatif, une raquette de tennis.
Avec Pauline Bastard, Jon Bernad, Jean-Luc Blanc, Benjamin Blaquart, Baptiste Brevart, Dominique Gilliot, David Horvitz, Charlie Jeffery, Megan May Daalder, Gre ?goire Motte, Elisa Po ?ne, Lidwine Prolonge, Se ?bastien Re ?my, SZAF (Miklós Mécs et Judit Fisher), Achraf Touloub et Meurtre, Les Vraoums, Gachette of the Mastiff. Commissariat : Isabelle Le Normand
English version

Du 7 au 29 mai 2011


Entrée libre du jeudi au dimanche de 14h à 19h.

Recevez un e-mail chaque jour au lever du soleil en vous inscrivant à l’adresse 1emailparjourjusquau29mai@gmail.com





Viendrez-vous ?

J’ai eu cette vision de moi dans un costume ridicule qui essaye de traverser un fleuve où nagent des crocodiles.
Oui.
C’était, enfin j’étais, ridicule et beau.
Un costume beige d’explorateur qui tirait parfois vers l’indiana jones parfois vers le tintin. Ça n’était pas une vision originale.
C’était naïf. Mais très puissant.
Et j’ai senti mon coeur battre.
Il n’a jamais cessé de battre pourtant.
Mais là je l’ai senti encore.
Battre.
Et mes yeux piquer à cause de la transpiration, de la poussière, de la fumée, que sais-je encore du vent ou des larmes. Des larmes.
Je n’étais pas seul.
J’ai eu cette vision d’un voyage romanesque et ardent. Il y avait la promesse de rencontres fortuites et inoubliables, des rendez-vous réussis, des chemins qui se séparent à tout jamais, d’amitiés à la vie à la mort et de l’humanité qui se donne la main.
Si.
Il planait également comme dans toutes les visions, l’amour, comme une possibilité, l’invité inespéré, le joker.
Il y avait l’odeur d’un truc inconnu et tout neuf.
Au milieu des caïmans, j’ai entre-aperçu cela.
Bien-sûr, il y avait aussi tous les chemins qu’on n’emprunte finalement pas, l’ennui, les problèmes et ces tentatives qui échouent. Du déchet.
Oui, aussi.
Normal, j’ai envie de dire.
La vie.
Bon.

J’ai demandé et finalement, on ne pense pas pouvoir faire venir les crocodiles. Ni le fleuve.
Seulement, vous.
Viendrez-vous ?
Les Vraoums





J’arrive, je suis déjà là

On a invité Elvis Presley. Personne fait jamais ça, mais nous, oui. Juste pour le geste. On a énoncé ça : « la beauté du geste ». Et on a répertorié 1276 « beaux gestes », puis fait l’effort de les classer par ordre alphabétique décroissant, de manière à pouvoir retrouver le beau geste recherché exactement au moment où il conviendrait qu’il soit exécuté. Précision horlogère. La beauté du geste ne vaut rien si il ne vient pas au moment idoine. La beauté du geste réclame son pesant de ponctualité. L’expérience nous a appris ça. Il faudra que tout soit effectué seconde par seconde avec une minutie chirurgicale, comme quand on prépare un casse. Le Crédit du Nord, à Ivry, tu as tout à craindre.
Parmi nos gestes recommandés : sortir un confetti de sa poche, dire que c’est un confetto, privilégier les discussions a media voce, arriver à dos de poney, repartir à dos de poney, bouder le buffet de vernissage, applaudir à chaque maigre occasion, parler anglais, même mal, porter une raquette de tennis, ne pas savoir ce qu’est un revers, un coup droit, un ace, un arbitre de chaise, être fan d’Arnaud Labelle Rojoux, porter un pantalon rouge pour le manifester, se targuer d’être un ignorant admirable, un joli perdant, une gueule de travers, prôner le meurtre, la vitesse excessive et les armes à feu, ne s’attendre proprement à rien, ne s’attendre salement qu’au minimum, se servir des murs blancs et des espaces vides comme base de méditation yantrique.

Faites cette expérience vendredi 6 mai, à Mains d’Oeuvres, Saint-Ouen, heure inhabituelle.
Mot de passe : Les discussions a media voce arriveront à dos de poney
Dominique Gilliot






Charge et décharge

Vous serez plongé dans une extase frénétique.

Tu vas où ? Juste. Dans quel but ? Pour. Je suis rarement contre. On a le droit à l’erreur, à des aller-retours - d’ailleurs il ne s’agit pas de chercher une direction mais de suivre de manière instinctive une force immuable. Les électrons font des leurs et des leurres. La rotation autour du noyau cesse mais le mouvement continue. Fort de cette dislocation, il y a de l’énergie à revendre. Point de persévérance à barrer dans une houle infernale mais une hargne à faire tourner la terre à l’envers. Avoir le cerveau retourné est une position à éprouver, à contempler plutôt qu’une position d’équilibre stable. L’espace s’agrandit et finit par se transformer en une multitude d’ellipses autour desquelles graviteront, non sans effort, des formes, des gestes et des dires, parfois complexes, à l’interprétation souvent ambiguë, mais avec toujours une réelle détermination. Les réponses aux questions diverses ne seront pas chose facile, plutôt déconcertantes, il faudra apprendre le "à tâtons", la langue nouvelle des "sans méthode" pour éviter le retour du bâton. La compréhension viendra sûrement après, de manière claire, pour se rendre à l’évidence, dehors, un vent glacial souffle, l’important c’est d’être au chaud. Pour un bon moment.

**Il paraît qu’en Québécois, mains-d’oeuvre signifie action. L’information n’est pas garantie puisque héritière de la tradition orale, du bouche à oreille. La véracité de la révélation n’est pas une fin, l’important c’est le conte qui suivra et que l’on racontera.
Baptiste Brevart




Conversations secrètes

Certains ne participent jamais à l’événement.
La vie leur arrive, tout simplement.

Ne venez pas. Ne venez pas et encore moins à l’heure, soyez en retard, vous serez déjà dans le vrai. Le vrai ? L’injuste !
L’enfer en or pourrait bien se révéler être une amphore en fer, et la foule un leurre.
Vous devrez supporter d’être séparé de celle qui vous accompagne.
De la voir s’éclipser avec un autre homme, descendre un escalier.
Lorsqu’elle reviendra, elle aura changé. Et vous aussi.
Vous aurez atteint le point de non-retour.
Vous pourrez alors, et seulement à cette seconde précise qui vous sépare d’elle, remonter en arrière.

Vous devrez choisir, à gauche à droite. Soyez prudent.
La vue borgne de l’univers vous dit que vous ne devez pas chercher des problèmes loin dans les champs.
De tels problèmes pourraient ne jamais se poser.
Surveillez plutôt le loup qui a franchi la clôture.
Les meutes qui courent au-dehors pourraient bien ne pas exister.

Soyez en retard pour bénéficier de l’effet. Cause préludant des actes.
Les conséquences ont été envisagées, analysées, et précèdent les choix.
Ce sont les actes qui comptent. On essaiera d’être vrai, juste, non !
Car la justice immanente n’existe pas, cela vous sera démontré.
Toujours le crime serait puni et la vertu récompensée ?
Au plus compliqué des drames le plus simple des dénouements ?

Vous voudrez vous enfuir, mais il en va ainsi de certaines personnes :
Traversées par la vie, elles ne peuvent échapper à leur destin.
Oui, il y aura du suicide, de l’effondrement, des tremblements de terre, des sauts dans le vide, des bombes et des incendies,mais aussi le tremblement de vos mains, vieil homme que vous serez devenu.
Vous n’avez jamais été adolescent.
La radio l’a dit ce matin.
C’est par elle que vous saurez si vous devez vous confiner.
La télévision est un leurre, la radio s’approche à petits pas de loup de votre oreille, et vous êtes le creuset de toutes choses.
Mais il y a des amertumes qu’aucun édulcorant ne saurait adoucir.
Si votre foi en l’immortalité est détruite, tout sera permis.
Et si c’est amer, crachez.
Traduisez les fautes, et signez au bas de la page.

Il y aura de l’attente, de la progression - et non du progrès, de la compromission - sans compromis.
Il y aura Jon, des femmes en pantalon rouge d’une classe absolue, des revers de tennis, une jeune fille en tenue de badminton, des armes.
Des meurtres seront commis, actés, enregistrés au procès-verbal.
Une voiture vous attendra au bas du perron.

Je voudrais vous inviter.
Agissez prudemment.
Vous pourriez bien ne pas sortir indemne.

Vous lirez un livre que personne n’a jamais lu.
Vous rencontrerez une femme qui a invité Elvis Presley et classé la beauté du geste par ordre alphabétique.
Vous la suivrez.

Vous n’aurez pas la maîtrise exacte du temps.
Vous serez sur une route de terre battue.
Dans une voiture arrêtée.
Vous saurez que le temps est rythme, rythme d’insecte d’une nuit chaude et humide, onde cérébrale.
Ce sera vos montres fidèles.

Vous êtes en attente.

Sachez qu’une femme qui sait recevoir "ira jusqu’à se compromettre, à raconter ses souvenirs les plus intimes, à trahir son secret", et même "à dire ce qu’elle pense", plutôt que de laisser tomber la conversation dans son salon.

Pratiquez alors l’attitude du couteau : couper ce qui est incomplet et dire “ Maintenant c’est complet, car cela s’achève ici. ”

Remerciements : Georges Courteline, Frank Herbert, Vladimir Nabokov, Ferny Besson, Fiodor Dostoïevski

Lidwine Prolonge






So good to see you ! *
*C’est si bon de te voir !

Parce qu’on aime être heureux et qu’on est contents quand les autres sont satisfaits on se réjouit d’avance du bonheur de vous recevoir dans la joie et la bonne humeur.
So good to see you ! est une aventure qui née dans une énergie positive où chacun participe avec entrain et partage chaleureusement ce moment de félicité et de plaisir. Et même si faire de l’art n’est pas toujours si simple, on est heureux malgré tout et on profite de chaque instant avec extase. Quelle réjouissance de se rencontrer grâce à une passion commune ! Quel délice de pouvoir bénéficier de tant de richesses dans cette aventure où l’on pourra dans l’insouciance s’emplir avec délice d’un immense bien-être.
Pauline Bastard





Le mur est une femme


Le 11 avril, il y avait même quelqu’un qui ne savait pas pourquoi on lui avait demandé de venir. C’était une surprise.
Nous avons fait des tours de table, nous avons parlé d’un américain, un homme magnétique, paraît-il.
La réunion s’est bien passée.
Ensuite, on a entamé la visite des couloirs, des salles, des escaliers jusque l’entrée. Depuis l’entrée, pour arriver dans la grande salle, nous avions le choix entre un chemin très simple, une accession presque instantanée, et un autre, plus compliqué.
La grande salle, magnifique dans sa version concert, était toute tendue de grands rideaux noirs. Nous y sommes restés longtemps.
Ce sont de beaux murs ne vous inquiétez pas ! nous a dit Isabelle à un moment, et elle a soulevé un peu le lourd pan de toile noire, découvrant devant nous, un adorable petit morceau de mur blanc.
Grégoire Motte



En quête de plus de miraculeux

Ce qu’il nous faut ici, plus que de la curiosité, c’est de la confiance. Pas en moi, ni dans le commissaire, ni dans les artistes ; une confiance en l’univers. En fait, je ne sais pas grand-chose de cette exposition, et vous non plus sans doute. Mais à quoi ça sert de savoir ? Il vous suffit de venir, si c’est là votre destin ; il y a tant visiteurs et tant d’expositions, mais un corps ne peut jongler qu’avec quelque balles à la fois. Quelques-unes seulement vous toucheront, entreront en vous d’une façon particulière. C’est le but de tout : entrer en vous, car ce n’est pas vous qui vous promenez pour entrer dans les musées. Votre âme est prête ; elle attend d’être pénétrée. Sous les vêtements, sous les corps, il y a des flammes qui ne demandent qu’à jaillir et à se toucher les unes les autres. Ce désir secret fait rougir ; la flamme monte jusqu’en haut de la tête, prête à vous sortir par les yeux. Ce soir, dans cet espace, vous la sentez ; ne laissons pas le feu se perdre. Que les artistes brûlent pour nous donner chaud. Oui, il y a quelque chose qui unit tous ces artistes, une étincelle secrète, et si vous vous promenez, que vous parlez à chacun et que vous vous demandez : quelle est cette étincelle ? Quelque chose qu’il faut absorber ou qu’il faut vomir ? Nous savons que l’étincelle est solitude, mais il y a tellement de sortes de solitude ; chacune est différente, isolée (sinon, la solitude ne serait pas si seule). De quelle sorte de solitude s’agit-il ? Chaque période de l’histoire a son espèce de solitude, un mélange d’amertume et de douceur. Ce soir, quel goût aura-t-elle ? Il n’y a qu’une façon de le savoir. Se regarder les uns les autres dans les yeux et goûter ce que l’on voit. Je pourrais être mort depuis cent ans, ou me trouver quelque part à l’autre bout du monde, ou vous attendre au coin de la rue ; en fin de compte, j’essaie de vous trouver, d’imaginer à quel point vous êtes vivant. Juste un point, une tache, mais peut-être y en a-t-il d’autres, et peut-être forment-ils une flèche qui pointe vers Mains d’Œuvres. Dans ce cas, je suis près du feu ; venez me trouver.

Jon Bernad (Traduit de l’anglais par Jean-François Allain)


I SWEAR ON THE HEAD OF MY MOTHER

Scène V

TRISTAN, ANGÉLIQUE, UN SERVEUR

TRISTAN - Mettant la main à son bonnet sans l’ôter-Tout d’abord.

ANGÉLIQUE - Qu’est ce donc ?

TRISTAN - Ce propos...

ANGÉLIQUE - Mais encore ?

TRISTAN - Peut-être ma vision.

ANGÉLIQUE - Votre vision ?

TRISTAN - Cette façon de voir le monde, de l’anticiper.

ANGÉLIQUE - Vous le voyez comme une mission.

TRISTAN - Une nécessité.

ANGÉLIQUE - Cette définition tient elle dans ces murs ?

TRISTAN - Il joint ses deux mains sur sa poitrine -Je ne pense pas, la réalité a ses limites.

ANGÉLIQUE -Et pour les déguisements, que pensez vous de tous ces déguisements ?
TRISTAN - Je fais avec,mais depuis quelques temps j’ai délaissé le mien, de tout son poids il m’ entraînait.

ANGÉLIQUE - C’est à ce point ?

TRISTAN - Oui, c’est la réalité, j’en éprouve de moins en moins le besoin.
Mais j’arrive à m’accommoder de celui des autres.

ANGÉLIQUE - Ce sont des artistes, non ?

LE SERVEUR - S’avançant vers Tristan, plateau à la main - Mais de quoi parlez-vous, il n’y a plus de sens, c’est vide. Ils n’ont jamais été.

ANGÉLIQUE - Enfin monsieur, on voit bien que parler vous éprouve.

LE SERVEUR - Montrant deux des employés à l’arrière du comptoir -En vérité, c’est que la-bas on dessine, peint des fois pour ne pas avoir à travailler comme tout le monde. Ils ont l’impression de faire partie de quelque chose de grand. Mais la névrose les rattrape,et l’absurde de cette situation se lit dans les comportements. Personne ne veut passer un C.A.P, alors on continue d’aller à l école, la grande école, jusqu’à nier la réalité.
ANGÉLIQUE - Le dajjal ?

TRISTAN - A moindre échelle, oui.

ANGÉLIQUE - Laquelle ?

TRISTAN - Celle de l’usurpation quotidienne, mais c’est vrai qu’il est plus simple de se cacher derrière de fausses problématiques et des mots compliqués. Il sort un livre vert de sa poche, cherche un passage et lit à voix haute -Dans sa main gauche il fera apparaître le paradis et dans sa main droite l’enfer. La facilité et la peur amènera a choisir sa main gauche, qui se révèlera être le véritable enfer.

1.Dans la tradition Islamique le dajjal représente l’imposteur, l’usurpateur.

Achraf Touloub





Le Rendez-vous

La pre ?face du Rendez-vous re ?sumait ainsi : « De dures contraintes formelles, ma liberte ? de cre ?ateur, la ve ?rite ? du monde ainsi cre ?e ? [...]. » (RV : vii).1
Table des abre ?viations RV Le Rendez-vous, avec Yvonne Lenard, New York, Holt, Rinehart and Winston, 1981, 184 p.2
1. Allemand, Roger-Michel, Milat, Christian, 2010, « Alain Robbe-Grillet, le perturbateur de trafic », in Allemand, Roger-Michel, Milat, Christian (e ?ds), Alain Robbe-Grillet Balises pour le XXIe sie ?cle, Ottawa, Presses de l’universite ? d’Ottawa et Presses Sorbonne Nouvelle, p.42. 2. Ibid., p.V.
Mes amitie ?s,
Se ?bastien Re ?my


Réinventer l’organisme social

Quelqu’un peut-être fait une découverte. Il présente la découverte à d’autres. Des factions se fracturent, De nouvelles coutumes sont introduites. Quelqu’un peut-être sera possédé. On vous propose une tasse de café, Un homme vous suit à la trace. Quelqu’un peut-être a une vision de l’avenir,
Trouve un lien primordial.
Une autre personne lance une religion.
Quelqu’un peut-être est assis à ne rien faire.
Quelqu’un prend des notes.
Tout deviendra curieux.

Megan May Daalder
(Traduit de l’anglais par Jean-François Allain)


Our bizarre relationship


Aujourd’hui, votre besoin de liberté et d’indépendance s’affirme de plus en plus. Mais vos parents ne le voient pas toujours du même œil.
Je vous le demande : sommes-nous venus sur Terre pour ça ?
Franchement, j’entends des femmes dire :"Mon petit ami. N’est pas un génie. Mon petit ami, il est garanti ... Car c’est mon petit ami. "
Je vous le dis : il faut éviter les pièges. Donc chers lecteurs, pensez à observer votre milieu environnant. Les hommes vivent les uns à côté des autres comme des bœufs ; c’est tout juste s’ ils partagent une bouteille d’alcool.
D’ailleurs ça m’épate toujours comment Jim arrive à attirer toutes les nanas autour de lui. Elles restent assises là, à le regarder bouffer ses crottes de nez. Pour donner un autre exemple, une fois en mars, il fixait les jeunes corps qui bougeaient devant ses yeux, complètement hypnotisé ; son immobilité était si prononcée qu’à un moment je le crus mort.
Après ça, on s’est réunis pour dévorer des hommes et des femmes ennemis, des animaux, des étoiles et des cœurs, afin de renouveler et augmenter notre "mana" en nous appropriant celui des autres. Nous ne parlions pas : nous parquions nos engins à sexer dans le vide libre réservé aux machines anthropoïdes à mâcher le chewing-gum, au bord d’une oasis d’essence. Ces derniers, s’employaient à immerger les blanc prisonniers afin de surveiller si leur cadavre était ou non sujet à la putréfaction.
Quand je pense, qu’avant tout ça,on n’avait qu’une idée en tête ; que le jour de notre foutu anniversaire arrive...
Une fois, le jour venu, Carrie avait convié un invité surprise qui avait volé les cadeaux pour les donner aux enfants pauvres. Sa famille finit par les reprendre aux enfants pauvres...Ce jour là, ils ont offert à Carrie, "Ma Bimbo". Ma Bimbo est un jeu virtuel où tu fais évoluer une bimbo moderne à travers le temps.
Benjamin Blaquart et Eva Papadivers



Everything is Always Happening at the Same Moment

Linger on the sand, watching the vanishing point disappear creating a black wall of water and open space, necessarily no means for occupation any longer – here or there, separation is translucent, all digitized geographies and textual arenas are pretexts for enclosed practical outpourings, an all encompassing empire in invisibility always, buying a cantaloupe from a fruit stand, opening and closing the eyes to another opening, the flourishing of uneventful convenience is unavoidable, imagining upset, and, below the uprising, a construction site’s lights dully flash in blankets of dusted film lazily illuminating the dwindling line between black water and open space.
David Horvitz






If I am not here it’s because you can’t see me

Notes
Systematic research

Dream
Functionality

Monument Self storage

Tomorrow
Open to suggestion

Decentering
Beside self

Extraction
rubble

Chocolate
Energy

Glue
Space, things, stuff, particles

Plinths
A sense of contamination

Shelves
Nothing is pure, everything flows into everything else

Window
Endless future possibilities

Found
Missed oppurtunities, endless

Cubes
Cheap varnish

Mud piles
Clean freezer

Frozen food
Too much time, too much energy

Objects
Can you imagine what it must have been like

Weekend
Only if you ask me

Superposition of states
A vague sense of ismness

Quantum physics
Get your own suspension of disbelief
Charlie Jeffery







An idle class hero

As soon as you’re born they make you feel small
By giving you no time instead of it all
Till the pain is so big you feel nothing at all

An idle class hero is something to be
An idle class hero is something to be

They hurt you at home and they hit you at school
They hate you if you’re clever and they despise a fool
Till you’re so fucking crazy you can’t follow their rules

An idle class hero is something to be
An idle class hero is something to be

When they’ve tortured and scared you for twenty odd years
Then they expect you to pick a career
When you can’t really function you’re so full of fear

An idle class hero is something to be
An idle class hero is something to be

Keep you doped with religion and sex and TV
And you think you’re so clever and class less and free
But you’re still fucking peasants as far as I can see

An idle class hero is something to be
An idle class hero is something to be

There’s room at the top they are telling you still
But first you must learn how to smile as you kill
If you want to be like the folks on the hill

An idle class hero is something to be
An idle class hero is something to be

If you want to be a hero well just follow me
If you want to be a hero well just follow me


Sz.A.F.


Meurtre