UNE CHAîNETTE RELIE TOUTES LES PENDELOQUES ET FORME LE CORPS PRINCIPAL DE L'OBJET

Jean-Luc Blanc et Michel Blazy
Les 2 artistes partagent le même atelier depuis une quinzaine d’années à l’Ile-Saint-Denis. Invités par Mains d’Œuvres pour réaliser une exposition ensemble, ils ont choisi d’associer leurs voisins d’atelier : Florian Bézu, Mimosa Echard, Djamel Kokene, Jonathan Martin, Florence Paradeis, Grégory Petitjean, Frieda Schumann, Maria Tomé. À l’image de leur mode de travail : une exposition collective, sensorielle et acidulée.
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Du 11 mai 2012 Au 1er juillet 2012


Entrée libre. Du jeudi au dimanche de 14h à 19h.
Visite gratuite tous les dimanches à 16h.
Visite gratuite pour les groupes : mediation@mainsdoeuvres.org / 01 40 11 25 25
Atelier acidulé 6-12ans , mercredi 20 et samedi 30 juin • 14h ( participation 5€ par enfant)
Dernière nocturne : jeudi 14 juin jusqu’à 22h.


Crash vs Vanité

Cette exposition s’appuie sur la forte amitié artistique qui lie Jean-Luc Blanc et Michel Blazy depuis plus de quinze ans. Les deux artistes qui vivent et développent leur art à l’Ile-Saint-Denis ont souhaité convier, à l’occasion de cette exposition leurs voisins d’atelier et notamment toute une jeune génération d’artistes fraîchement débarquée sur leur île. Une chaînette relie toutes les pendeloques et forme le corps principal de l’objet est une proposition énigmatique. Elle laisse planer le mystère, et pour percer cette énigme : il y a plusieurs voies à emprunter. Pour Jean-Luc Blanc le point de départ est le crash. L’artiste relie volontiers l’exposition à l’histoire de l’actrice américaine Jayne Mansfield, à son glamour à outrance tendant au kitsch et à sa fin tragique dans sa Buick Electra en 1967. Il parle également d’une véritable collision entre les oeuvres présentées. Pour Michel Blazy, qui s’écarte de la vision narrative de Jean-Luc Blanc, cette exposition est une grande vanité. On peut y retrouver les thématiques de l’usure, du temps qui passe ou encore de l’effacement comme dans la pièce de Mimosas Echard, dans les visages féminins maquillés des portraits de Jean-Luc Blanc, ou encore dans le mur de Michel Blazy. En dehors de l’aspect géographique qui relie les artistes entre eux, la question du temps et du fragile semble être un bon point d’accroche, une sorte de chaînette reliant les oeuvres-médaillons les unes aux autres au delà de leurs contrastes. Cette exposition collective indéniablement sensorielle, mélange de générations d’artistes qui se succèdent et se côtoient, prend la forme d’un petit monde vivant.

Le travail de Michel Blazy interroge depuis plus de vingt ans, la relation entre le naturel et l’artificiel, avec humour et dérision. Il pose ainsi la question de la consommation de l’art et des consommateurs d’art. L’artiste utilise des matériaux périssables prélevés dans notre quotidien (pain, crème dessert, biscuits pour chiens, farine, oeufs, coléoptères…) pour observer et comprendre l’idée du temps qui passe et de la disparition. Né à Monaco en 1966, il vit et travaille à l’Ile-Saint-Denis et a été diplômé en 1990 de l’ENSA de la Villa Arson. L’artiste a été sélectionné en 2008 pour le Prix Marcel Duchamp aux cotés de Laurent Grasso, Stéphane Calais et Didier Marcel. Il a été présenté à La Force de l’Art2, au Grand Palais en 2009.


Il partage depuis plus de quinze ans son atelier avec Jean-Luc Blanc. Jean-Luc Blanc est né à Nice en 1965, il vit et travaille à Paris où il enseigne à l’Ecole des Arts Décoratifs. Il a été formé à Nice en 1989, à l’ENSA de la Villa Arson. Une grande rétrospective, Opéra Rock, avec plus de deux cents peintures et dessins lui a été consacrée au CAPC de Bordeaux en 2009. La peinture et le dessin sont les principaux médiums utilisés par Jean-Luc Blanc. Pour Une chaînette relie toutes les pendeloques et forme le corps principal de l’objet, il présentera de nouvelles oeuvres conçues en résonance aux installations de Michel Blazy.


Jean-Luc Blanc et Michel Blazy ont choisi d’inviter les artistes avec lesquels ils partagent leur atelier. Une exposition collective, sensorielle et acidulée à l’image de leur travail.

Florian Bézu
Sa démarche s’inscrit dans l’évocation de lieux et de temporalités imaginaires dans lesquels il puise les archétypes ou allégories présents dans son travail. Par l’utilisation de matériaux qui se transmutent, comme la céramique ou la cire, ses dessins et sculptures subissent un changement d’état, un glissement formel et conceptuel. Ils acquièrent ainsi un statut ambigu, une nouvelle matérialité, comme figés dans le temps, transformés en reliques modernes, en vestiges immédiats. Dans ce simulacre post-catastrophe, ils deviennent des fragments de fictions dans lesquels le sublime alterne avec le dérisoire ou l’éphémère. Sortes d’hommages mortifères, de parade énigmatique, ils révèlent une étrangeté qui ne renonce ni à la douceur ni à l’enchantement.

Mimosa Echard
Née en 1986 à Alès, Mimosa Echard a fait ses études à l’Ensad. Elle pratique le dessin et la sculpture, utilisant un vocabulaire de formes simples voire archaïques (bâton, grotte), mais aussi de personnages emblématiques (Batman, Humpty Dumpty). Elle construit un corpus d’œuvres fonctionnant par séries, dialoguant les unes avec les autres, avec quelques fils directeurs tel que le cercle. À la fois étranges et humoristiques, à base de matériaux naturels (bois brûlé, céramique émaillée), les objets de Mimosa Echard apparaissent comme autant de signaux rétro-futuristes.

Djamel Kokene
Au sein de son travail, Djamel Kokene explore les tensions entre langage, pensée et représentation. Tout en cherchant à déjouer le processus d’identification, il souligne les limites de la communication comme celles du langage. Ses œuvres, du dispositif à la sculpture, mettent en jeu les contradictions propres à nos sociétés, écartelées entre la nécessité d’une communication-image et celle d’une compréhension par le langage et la pensée. Ainsi, il met en scène l’écrit dans de nombreuses œuvres, parfois associé à des objets, toujours dans un ancrage conceptuel fort. Né à Aïn El Hamman en Algérie en 1968, Djamel Kokene vit en France depuis 1978. Durant sa résidence à Mains d’œuvres entre 2002 et 2005, il initie le dispositif collectif d’exposition Laplateforme, laboratoire mobile de réflexions et de recherche en création artistique contemporaine du pourtour méditerranéen. .

Jonathan Martin
Jonathan Martin est né en 1986. Il a étudié au London College of Communication et à l’Ensad (Paris). Sa pratique s’organise principalement autour du dessin. Il réalise également des films d’animation, dans la tradition du cinéma expérimental. Son travail trouve sa principale source d’inspiration dans la musique, la culture populaire, et l’idée, exprimée par Gershom Sholem de la tradition comme “une sorte de chasse au trésor”, “une possibilité de renouer avec ce qui a été oublié ou ce qui n’est pas encore parvenu à se manifester”.

Florence Paradeis
Les photographies de Florence Paradeis sont des arrêts sur image, des “sélections” dans le réel. A travers ses mises-en-scène très étudiées, l’artiste nous donne à réfléchir sur notre quotidienneté. Elle ne présente pas simplement la réalité, elle l’interprète. Elle nous place face à des scènes de la vie quotidienne desquelles se dégage cette inquiétante étrangeté imposée par la théâtralité. Comment un geste simple, répété quotidiennement, s’il est isolé et accentué, peut devenir inquiétant, absurde, voire inhumain. La composition de ses photographies particulièrement précise, les couleurs vives à la limite de la saturation, la pose des acteurs... tout est exagérément travaillé alors que l’on est projeté dans le simple rapport intime qu’entretient l’homme avec son intérieur et les objets qui l’entoure.

Grégory Petitjean
Autodidacte issu de la scene "free party" parisienne, membre du "kgb crew" Grégory Petitjean participe activement à de nombreux événements illégaux (notamment le fameux teknival de Melun avec les "full vibes" et le squat de la rue charlot), il pratique le djing dont le scratch en tant que résidant des jam sessions au glazz’art organisé par le truculent kova réparcoursa (2001 2003). Il privilégie les sons chauds et entrainants avec une attirance pour les ambiances cinématographiques toujours très appréciés par le public parisien séduit par la rencontre.

Frieda Schumann
La notion de ce que l’on pourrait de ?crire comme « voyage touristique dans l’artisanat » est pre ?ponde ?rante. En lisant les Pierres de Venise de John Ruskin, Frieda Schumann explore l’e ?loge du « tremblé fait main » : un des pivots, avec la rigueur esthético-fonctionnaliste anglicane , de la culture des « Arts & Crafts ». Jusqu’à quel point peut-on souhaiter l’accident, juste dans la légère rugosité du matériau d’une statuaire que l’on aurait souhaité parfaitement lisse, ou plus loin, dans une oeuvre qui se désintègre sous vos yeux jour apès jour ? Et si c’e ?tait justement le défaut qui rendait cette pièce parfaite ?

Maria Tomé
Artiste de l’image, Maria Tomé impressionne des histoires pour en extraire une mise en scène. Moins attentive à la narration qu’à l’acte de guider l’œil, elle met en lumière l’inconscient de l’objet. Plutôt que de créer, elle choisit de « révéler », nous entraînant ainsi dans sa vision parallèle du quotidien.Laissant toujours une place au hasard, à l’accident, son travail aime à se soumettre au fortuit et le mettre en relief.Lorsqu’en 1991, elle atterrit à l’hôpital FMR, ses rencontres avec Jean-Luc Blanc, Jean-Luc Verna, Aurèle, les FFF, déclenchent de nouvelles envies. « Mon école d’art » c’est ainsi qu’elle baptise ce lieu.

Photographies par Vinciane Verguethen

L’exposition a lieu pendant Traversée d’art

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