Ecrite en 1959, la nouvelle d’Alan Sillitoe n’a rien perdu de sa force et de sa justesse. Elle décrit le spectaculaire avènement d’une personnalité qui se construit entre révolte et intégrité. Ce qui frappe, c’est le courage tenace, l’impérieuse nécessité d’une résolution qui puise sa force dans la foulée d’entraînements quotidiens. La pensée de Colin se construit dans la course, elle se forme à chaque pas. Elle foule aux pieds le culte de la performance et réfute la logique des bien-pensants. Dans son rapport solitaire à la campagne qui l’environne, Colin Smith savoure ce retour à lui-même. Confronté à la nature, tout son passé lui revient en mémoire. L’effort de longue haleine éclaire d’un jour nouveau le canevas de sa courte vie. Promu emblème d’une réhabilitation bidon, il reprend les rênes et construit patiemment une défaite qui sera sa plus grande victoire. Face aux institutions qui ne raisonnent qu’en termes d’exemplarité, ce texte est un manifeste, un hymne à la réalisation de l’individu, à la réappropriation de son libre arbitre.

Mise en scène et jeu : Patrick Mons
Création musicale et saxophone : Esaïe Cid
Vidéo : David Cid
Régie lumière : Yann Le Bras
Régie son : Guillaume Billaux


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