ESPACE COMMUN • SYNDROMES D'UN AUTRE TEMPS

Théâtre de texte consistant et turbulent / création / cie résidente

Offre exceptionnelle pour le premier spectacle de la saison !
Une place achetée = une place offerte, en réservant par mail resa@mainsdoeuvres.org ( dans la limite des places disponibles)


Du 13 au 15 septembre 2008


Le 20 novembre de Lars Norén
Une petite douleur précédé de Le nouvel ordre mondial de Harold Pinter

"Le théâtre a toujours été un geste critique, celui qui consiste à regarder la société dans laquelle nous vivons et à tenter de rendre ce constat et de le mettre en scène. On n’est pas sur une autre planète." H. Pinter.

A partir de l’écriture de deux auteurs majeurs d’aujourd’hui Syndromes d’un autre temps prend des chemins de traverse : une invitation à un théâtre de textes et de formes, une exploration de nos singularités, de nos défaillances et de nos exigences. Présentées dans une même soirée, ces pièces de Norén et de Pinter (Prix Nobel de Littérature 2005) pointent les syndromes caractéristiques de notre temps : ce qui nous constitue, ce qui nous trouble.

LARS NOREN , LE 20 NOVEMBRE (2006)
Mise en scène Julien Fišera
Avec Grégoire Tachnakian
Proposition filmée Armel Hostiou
Création musicale Reno Isaac

HAROLD PINTER, UNE PETITE DOULEUR (1961), précédé de LE NOUVEL ORDRE MONDIAL (1993)
Mise en scène Julien Fišera
Avec Robert Hatisi, Mireille Roussel, Grégoire Tachnakian, Emilien Tessier
Espace Laurent P. Berger
Lumières Kelig Lebars
Création musicale Reno Isaac

Administration Claire Guièze / le petit bureau claire.guieze@wanadoo.fr

Le 20 novembre, trad. Katrin Ahlgren, L’Arche Ed., 2006. L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté. Le nouvel ordre mondial et Une petite douleur, trad. Eric Kahane, Ed. Gallimard, 1998/1979.

Plus d’info sur la compagnie Espace commun

Le site de la compagnie : www.compagnie-espacecommun.com


1. SYNDROMES

Les syndromes que signalent ces deux auteurs sont révélateurs des défaillances de notre système. Cet autre temps est le nôtre et Lars Norén, comme Harold Pinter, rappelle que nous avons la charge de l’état malade du monde. Il est temps d’agir.

Ces deux écrivains ont une visée commune : dénoncer le scandale du monde. Mais chez eux, aucun didactisme, aucun démagogie. Si le monde est soumis à leur regard, il l’est dans toute sa complexité : en profondeur. Incandescente, leur écriture accompagne les spectateurs en dehors des murs rassurants du théâtre.

2. LIBERATIONS

Lars Norén et Harold Pinter proposent deux chemins de libération depuis un point de départ considéré comme un enfermement. Si cet enfermement s’incarne sous des formes différentes à chaque fois, c’est d’un état passé considéré comme juste

Inspiré d’un fait divers qui s’est tenu le 20 novembre 2006, la pièce de Lars Norén est le récit mental d’une libération. Mental puisque l’auteur place devant le spectateur le flux de conscience d’un adolescent aux ambitions homicides.

Une petite douleur se présente comme une parabole sur le conditionnement social et la toute-puissance du fantasme. L’apparition dans le contexte familial et familier d’un personnage inquiétant appelé Le Marchand d’allumettes va bouleverser le quotidien retiré de Flore et Edouard. Et les amener tous deux à mettre en place des stratégies de survie dont la seule visée serait de résister à l’arrivée, qu’ils ont eux-mêmes orchestrée, de cet intrus.

3. QUELLE FORME DONNER A NOS DESIRS ?

Lars Norén et Harold Pinter dessinent les contours d’existences retirées du courant de la vie. Chacune de ces figures (Sebastian, Flora, Edouard) ont ceci de commun que leurs désirs viennent se heurter à ceux d’autrui. L’incomplétude dont ils font preuve s’avère être la brèche dans laquelle le réel va pouvoir s’engouffrer.

L’irrémédiable rencontre avec le monde signe leur mort. L’impossible réalisation de leurs désirs –qu’ils soient appétit de vengeance dans 20 novembre ou désir d’apaisement dans Une petite douleur– les pousse à un dépassement de soi qui est en fait un arrêt de mort.

Le drame se condense dans cette rencontre. Irrémédiablement.

Les choses m’arrivaient d’elles-mêmes, les ombres, les pétales, les choses se transportaient elles-mêmes, transportaient leur poids et leur corps jusque sur moi, rien n’entrait dans ma cachette, et rien n’en sortait. Une petite douleur